C’est une date qui restera dans la mémoire collective du Cameroun. Et surtout, dans celle des partisans du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Sortis de bonne heure ce jour-là pour « une marche pacifique », à travers les rues de Douala afin de déloger Paul Biya qui occupe le palais présidentiel à Yaoundé, les manifestants ont d’abord eu une matinée paisible. Calme. Certes rues passablement désertes, mais quelques activités économiques fonctionnant.
Puis vers 10h, branle-bas. Une femme donne le la au niveau de Tradex Ndokoti. « Je marche depuis 1990. Je souffre. Il faut que cela cesse ! » La petite foule qui l’entoure acclame. D’autres personnes arrivent comme de simples badauds. Une file se forme. La police réagit, le groupe se disperse et prend la route menant vers Mboppi. Un chant hostile à Paul Biya est entonné. Le groupe s’épaissit. La détermination aussi.
Arrivé au niveau du cimetière BP Cité, la gendarmerie fait son apparition. D’abord des jets d’eau. Puis la descente physique des éléments de police et gendarmerie. Des gaz lacrymogènes polluent l’air. La pression monte. Les « marcheurs » foncent en masse au cimetière. Les gaz lacrymogènes leur sont jetés. Les hommes en tenue sont à leurs trousses. Certains s’échappent, d’autres sont arrêtés et embarqués.
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