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Adresse à la jeunesse

by EDC
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Agriculture, Paul Biya marque le pas sur place

Il faut remonter à 2011 pour comprendre le rapport ambigu du chef de l’Etat à la terre.

Paul Biya s’est adressé à la jeunesse de son pays le 10 février. Un long propos qui n’a pas manqué de mettre en avant les avancées faites en économie, notamment en agriculture. «Près de 4000 projets ont été élaborés dans l’agriculture, l’industrie, l’économie numérique et l’innovation. Des financements adéquats sont également prévus. »  De manière spécifique, les projets élaborés ne concernent pas que l’agriculture, mais de nombreux secteurs, tous porteurs. Mais l’agriculture occupe une place appréciable que le chef de l’Etat n’ignore pas. Celle-ci devra se faire autrement, non plus à la houe, la mécanisation doit prendre le dessus via l’agriculture de seconde génération.

C’est là où il y a problème. « Pour faire un champ de maïs rentable en l’occurrence, il vous faut au moins 20 hectares. Cela ne se fait pas à la main. Il faut des tracteurs, cela exige des engrais. Rien que ces deux éléments, je ne parle pas de l’accès à la terre, il faut encore beaucoup trop de temps pour espérer voir l’agriculture camerounaise lui permettre d’être autosuffisant »,  observe jacques Kondo, ingénieur agronome.

Ce n’est pas la première fois que Paul Biya parle avec insistance de l’agriculture. Lors du comice agropastorale d’Ebolwa en 2011, le chef de l’Etat avait invité son peuple à faire confiance à la terre. De cette année-là à 2019 en passant par son propos d’investiture le 6 novembre 2018, le discours est le même. En 2011, le chef de l’Etat confessait que «  les productions comme le riz, le maïs, le sucre, le poisson, nous oblige à en importer d’importantes quantités. Ce qui déséquilibre gravement notre commerce extérieur. Or, nous pourrions sans difficultés produire davantage ces denrées ou leur substituer des produits locaux, comme le plantain, le manioc ou d’autres tubercules. Pour les céréales, il est clair que nous devrions en produire beaucoup plus pour éviter d’avoir à en importer. Nous devons absolument nous libérer de cette dépendance. L’Afrique ne doit plus importer pour manger.»

Revenant à la charge lors de sa prestation de serment le 06 novembre 2018, le chef de l’Etat avait de nouveau recommandé de développer des secteurs de l’économie susceptibles de réduire l’entrée des biens sur notre territoire. «Il me semble opportun de nous attacher à développer des secteurs de notre économie qui pourront réduire sensiblement nos importations de biens et services». Pour lui, « cette politique présentera l’avantage de nous permettre de rééquilibrer notre balance commerciale chroniquement déficitaire.»

Entre temps, le pays a renforcé sa dépendance de l’extérieur pour se nourrir. Du riz, une denrée que le Cameroun peut produire dans les Régions de l’Extrême-Nord, de l’Ouest, du Nord-Ouest et même du Centre, provient loin des frontières du  Cameroun. Les importions de cette denrée ont atteint 728,5 tonnes en 2017, pour des dépenses qui se totalisent à 508,5 milliards de FCFA. Le pays ne compte aucune entreprise produisant de l’engrais.

Pour son adresse à la jeunesse le 11 février, les jeunes retiennent tout de même. « Il vous faudra donc devenir des acteurs engagés de notre nouvelle politique agricole dite de seconde génération. De même, vous devrez vous approprier les possibilités offertes par la mise en place de notre plan d’industrialisation et le développement du numérique. L’objectif étant d’atteindre un niveau de croissance compatible avec notre ambition de l’émergence. »

Roger Messassa

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