L’industrie de la production et de la transformation de farine a enregistré en 2019 une production de farine qui s’élève à environ 660 000 tonnes. En perspective pour 2020, observe le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), il est prévu une importation de blé d’environ 900 000 tonnes contre 830 000 tonnes en 2019. Cette importation permettra à l’industrie de la production et de la transformation de farine de produire environ 715 000 tonnes de farines en 2020, soit une prévision de production à la hausse de 8,3%.
Cependant, dans la perspective de réduire les importations de blé, qui vont croissants et contribuent à déséquilibrer la balance commerciale, des parcelles d’expérimentation de la culture du blé ont été lancées sur le territoire, avec le concours de l’Institut de Recherches Agronomiques pour le Développement (IRAD). Ces expérimentations aboutiront après observation à la sélection des variétés adaptées aux différentes zones agro écologiques. En effet, de 377 510 tonnes en 2010, les importations de blé ont augmenté pour se situer à environ 745 600 tonnes en 2018. Elles constituent un véritable gouffre en devise. D’où la nécessité d’une production locale accrue de blé pour la production de la farine.
La demande intérieure de la farine ne cesse de croitre et va davantage augmenter, au regard de la croissance démographique. La farine de blé est aussi bien demandée en consommation dans les industries de production que dans les ménages et, étant utilisée dans la fabrication des produits de premier nécessité tels que le pain, sa demande pourrait certainement être au-dessus des prévisions de 2020 pour cause du contexte épidémiologique dû à la Covid-19. Dans cette perspective, on pourrait craindre une flambée des prix de cette denrée ou encore une pénurie, dans la mesure où la Russie, qui est l’un des plus grand exportateurs mondiaux de blé et qui est parmi les principaux fournisseurs de blé au Cameroun (elle détenait 40 % des importations de blé du Cameroun en 2017), a suspendu ses exportations de blé jusqu’au 1er juillet afin de sécuriser son marché intérieur dans ce contexte de pandémie de coronavirus, cette décision faisant suite à l’épuisement du quota de 7 millions de tonnes de céréales, fixé précédemment pour l’exportation entre le 1er avril et le 30 juin. Ainsi, il serait donc urgent que l’industrie de production et de transformation de farine se penche avec beaucoup plus d’intérêt vers de nouvelles alternatives de substitution du blé avec des produits locaux tels que la patate, le manioc, l’igname, la banane plantain, etc.
Par ailleurs, il est envisagé par le Gouvernement des mesures pour une incorporation obligatoire de la farine locale (celle faite à base de la patate, du manioc, du maïs, du plantain et de l’igname produits localement) dans la production des denrées pour lesquelles la farine de blé est utilisée.
Reine Kouna