Par le festival international All Kassava, l’organisation non gouvernementale (ONG) Femme action et développement au Cameroun (FADEC) veut fédérer les énergies panafricaines autour du lingot blanc.
Le festival international All Kassava a lieu à Douala du 11 au 16 novembre 2024 à Douala. Au-delà des mets divers que peut donner le manioc, la stratégie consiste à renforcer les idées, les productions panafricaines voire internationales pour donner à ce tubercule toute sa valeur industrielle.
Yvette Doumbe Banlog, présidente du festival international All Kassava souligne que cette rencontre économique se veut un moment de partage, de conception de stratégies pour lutter contre l’insécurité alimentaire, donner des idées permettant de déceler la vingtaine des produits industriels issus du manioc, acquérir à travers des B to B, le know-how qui permettra de passer les tubercules du champ à des transformations industrielles, allant de la pharmacie à l’industrie brassicole en passant par l’industrie énergétique. « Pourquoi les industries locales s’approvisionnent-elles à l’étranger en amidon ? Pourquoi souffrons-nous de la sous-production locale du manioc ? Pourquoi avons-nous de la peine à donner de la valeur au manioc ? Mille et une questions sont posées », a souligné Yvette Doumbe Banlog lors du lancement du festival international All Kassava à Douala.
Le Cameroun, fait remarquer Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur du Littoral, compte sur le secteur primaire pour se positionner fortement sur la voie de l’émergence. L’agriculture, la pêche, l’élevage sont à développer car, 60 % des individus sont des fermiers.
De l’appréciation du numéro un du Littoral, le manioc peut intervenir sur la boulangerie, la pâtisserie, la viennoiserie. Autant d’avantages. Qui doivent reposer sur le respect des normes internationales, ce qui permettrait de conquérir le marché de l’Union européenne avec ses 448 millions d’habitants, se positionner dans la Cemac où il y a 55 millions d’habitants (selon Eurostat 2019/2020 ? ndlr). Dieudonné Ivaha Diboua pointe que le Cameroun importe chaque année des quantités non négligeables d’amidon. Il faudrait donc mettre en place des groupes de travail, afin de maximiser la production du manioc et des produits dérivés du lingot blanc. Le festival international All Kassava compte dans ses stands en dehors du Cameroun, la RCA, le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Mali, le Sénégal, la France, et bien d’autres pays.
Au sujet du manioc, selon la FAO (Food and agriculture organization), le Cameroun produit en moyenne 7600 tonnes par an. La RDC atteint 16 millions de tonnes sur un an, faisant de ce pays le numéro un sur le continent et le 3e sur l’échiquier mondial. La Côte d’Ivoire produit en moyenne 5 millions de tonnes par an, la FAO indique dans ses archives que le continent africain a produit 118 millions de tonnes de manioc en 2008, soit 52 % de la production mondiale. Le tubercule de manioc, souligne la FAO, est reconnu comme réserve alimentaire en cas de famine. Le festival international All Kassava est donc bien perçu, en ces temps où la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est opérationnelle depuis le 1er janvier 2021.
En rappel, découvert en 1558 au bord de fleuve Congo (République Démocratique du Congo), le manioc, du nom scientifique Manihot esculenta, est un aliment de base africain de la famille des Euphorbiacées qui se consomme entièrement depuis les feuilles aux racines. C’est le plus important tubercule cultivé en milieux tropicaux (l’Afrique représente 66% de la production mondiale avec 291 millions de tonnes en 2019, selon la FAO.
Aloys Onana