L’IFC disposée à financer la PME camerounaise
La Société financière internationale (IFC) reste convaincue que la PME du Cameroun crée très peu d’emplois. Il faut la doper pour plus de rentabilité.
« Nous ne faisons pas d’enveloppe par pays. Nous regardons les opportunités et clairement au vu des opportunités au Cameroun, nous sommes prêts à déployer des fonds importants ici au pays », confesse Sérgio Pimenta, Vice président pour le Moyen-Orient et l’Afrique de la Société financière internationale (IFC). En clair donc, cet organisme ne dispose pas d’une enveloppe au montant fixe pour accompagner les PME locales. « Quand on regarde le secteur privé camerounais, il est important d’avoir une diversification de l’économie, et de vraiment aider à développer les PME. Ce sont des entreprises qui peuvent créer l’emploi, créer l’activité économique, et qui peuvent vraiment contribuer à la croissance du pays. De notre côté, du côté de la SFI, nous voulons soutenir les PME, nous avons eu une discussion très intéressante avec le Gicam sur les différentes méthodes de soutien, d’appui, que nous pourrons apporter », a détaillé Sérgio Pimenta lors de sa visite de travail au Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) en date du 11 juillet.
Il est question que le premier patronat du pays définisse les chaines qui pourront accueillir et bénéficier des financements annoncés, qui ne font l’ombre d’aucun doute. « Les ressources sont là ! Investir en Afrique, c’est prendre beaucoup de risques. L’IFC est là. La balle est un peu dans votre camp. Il faut structurer çà. Il y a un dynamisme au Cameroun qui est reconnu », fait remarquer Jean Claude Tchatchouang, de la délégation de l’IFC.
Cet organisme du Groupe de la Banque mondiale lève un pan de voile sur les catégories qui pourront vite bénéficier des financements, ainsi que les axes des actions à mener sous peu. « Nous pouvons financer la PME à travers des lignes de crédit à réaliser avec les établissements financiers et les banques avec lesquels nous avons des programmes qui permettent de fiancer la PME, notamment les PME détenues par les femmes, gérer par les femmes ou par les jeunes. Donc vraiment, c’est un axe d’intervention important pour nous. L’autre axe d’intervention est celui de l’assistance technique, d’aider à la formation des entreprises, des moyennes entreprises à suivre les standards de formalisation, des standards d’environnement, de reporting etc. qui leur permettent d’intégrer pleinement l’économie formelle et de jouer un rôle économique dans le pays », insiste le vice président pour le Moyen-Orient et l’Afrique.
L’initiative est très appréciée du Gicam. Car, explique Alain Blaise Batongue, Secrétaire exécutif, les PME locales ont de nombreux problèmes, mais deux sont cruciaux. L’accès aux financements et la fiscalité. L’urgence de réduire la pauvreté n’est plus à démontrer, tout comme le rôle que doit jouer la PME dans cet univers. Car, apprend-on de l’IFC, dans le monde depuis 1990, le taux de pauvres est passé de 30 % à 9 %. Mais en Afrique, la moyenne des pauvres est de 50 %, la croissance est 5 % et n’est pas inclusive, l’économie demeure trop extractive, et les matières sans plus-value. Les financements de l’IFC pourraient permettre à certains patrons de viser plus loin.
Aloys Onana