La Directrice générale de Multi services et matériel industriel (MSMI) dévoile les contours de son partenariat avec les Russes.
Quelle stratégie de travail MSMI a-t-elle développé depuis la montée en puissance du coronavirus au Cameroun : travail à distance, ou tout se passe toujours comme avant avec des moyens particuliers ?
Tout en vous remerciant ainsi que vos lecteurs pour l’intérêt que vous portez à l’industrielle que je suis, je voudrais souligner que je suis en Russie lorsque le coronavirus commence à dévaster la Chine. De retour, j’avais déjà une idée de ce qu’il y aurait lieu de faire en cas de généralisation de la pandémie. J’ai donc tout de suis mis sur pieds le processus de désinfection des personnes et locaux, fait faire une sensibilisation par le médecin du travail lui même, puis la réorganisation du télé travail, il faut dire que nous le faisons depuis plus de 5 ans.
Comment cette pandémie qui touche le monde économique pourra-t-elle avoir un impact sur vos activités ?
Pour nous, je crois que ce sera une aubaine au sortir de cette crise, de même que pour notre économie si et seulement si les acteurs du made in Cameroun et le gouvernement arrivent à se mettre ensemble pour maximiser ce qui pourrait alors devenir une force pour nous. Moins d’importation pour cause de non disponibilités, in facto plus de production et consommation locales. Mais pour cela, il faut une bonne préparation, car les commerçants (importateurs) qui sont un lobby puissant, vont tout faire pour nous barrer la route.
Cette crise sanitaire arrive au moment où MSMI semble s’être résolument engagé dans une coopération avec la Russie. Pourquoi les Russes ?
Ça fait 5 ans que j’ai commencé à poser mes valises en Russie. Après avoir fait le tour à la recherche du transfert de technologies et vu un refus catégorique des autres, les russes eux semblaient être ouverts à cette forme de coopération. Et c’est seulement en 2019 que la magie opère définitivement, j’ai séduit les Russes par ma façon d’aimer mon pays, mon honnêteté et ma témérité. Les Russes sont de fidèles alliés, ils prennent le temps, mais une fois engagés c’est pour le meilleur et le pire. Ils ne sont pas philanthropes, loin de là. Mais ils sont partants pour le gagnant-gagnant.
Qu’apportent-ils concrètement à MSMI ?
Nous avons signé plusieurs partenariats dont un important – des plus importants- est la représentation de la RUDN university de Russie. Cela signifie énormément pour nous, car c’est le creuset de la technologie en Russie. Puis nous avons déjà commencé les formations pour nos opérateurs, nous avons des projets à court, moyens et long termes.
Vous faites, entend-on, l’apologie des russes dans un pays qui a un long passé avec d’autres puissances internationales. Pour vous, pour se faire une nouvelle santé sur le plan du développement infrastructurel du Cameroun, peut-on faire confiance à la Russie ? Pourquoi ?
L’apologie ! (rire) Non ! Comme je vous l’ai dit et vous me suivez depuis une dizaine d’années, j’ai fait le tour du monde à la recherche de ce qui allait nous aider à l’industrialisation. Tous ces pays voient l’Afrique comme leur niche de consommateurs, hors la Russie dit : Comment vous pouvez avoir tout et rester esclaves de vos bourreaux ? Nous pouvons leur faire confiance, car eux, ont un sous sol aussi riche que le nôtre. Et en plus, il y a une histoire entre la Russie et l’Afrique qui a été interrompue par la nécessité pour eux de se replier sur eux mêmes pour se refaire une santé. En plus, moi à la négociation, croyez le ou non, c’est le 237 qui gagne. (Sourire).
Il y a des mois, du 25 août au 02 septembre 2019, des représentants de la RUDN University sont venus au Cameroun à votre initiative. 07 mois plus tard, qu’est-ce qui a été fait entre vous et vos partenaires ?
J’ai vraiment eu la chance de faire la rencontre du Dr Schesnyak, vice recteur de cette université qui a su lire en moi, il m’appelle la panthère noire. Lorsqu’ils sont arrivés il y a 7 mois, ils ont constaté que MSMI était une vraie machine de guerre. Depuis, nous avons signé le contrat de représentation globale (c’est du lourd). Nous avons commencé à travailler sur les plantes et écorces pour la biologie et la pharmacie, la nouvelle technologie pétro minière, la télé médecine…Dès que la pandémie passe, le Cameroun est leur première destination.
En quoi la Russie peut-elle être utile au Cameroun sur le plan économique dans son ensemble ?
Sur l’ensemble, nous allons vous informer au fur et à mesure de nos avancées de cette coopération dans les domaines cités.
Propos recueillis par
Aloys Bruno Onana