C’est une actualité qui peine à retomber. Tant l’activité bancaire connait une passable progression au Cameroun, où le taux de bancarisation est estimé à 12,2% en 2020. C’est que, le 5 octobre 2021, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a publié des sanctions contre des banques, parmi lesquelles Crédit communautaire d’Afrique (CCA-Bank).
Ce qui retient l’attention ici, c’est le motif de la sanction, pour un ancien établissement de microfinance devenu banque universelle il y a peu de temps. La Cobac pointe un « défaut d’autorisation préalable ». Ce qui a donné libre cours à l’interprétation d’une activité bancaire dans un domaine pour lequel, le top management de l’entreprise -MM. Albert Nkemla (président du conseil d’administration) et André Alexis Megudjou (directeur général)- n’aurait pas d’agrément.
Une perception devenue virale. Pourtant dans le détail, le problème est ailleurs, non pas dans l’absence d’agrément que la CCA-Bank a obtenu il y a trois ans, l’agrément N° 000405 MINFI DU 30 MAI 2018, qui lui permet d’exercer l’activité bancaire au Cameroun. Mais d’où est parti le problème ? De sources très crédibles, le problème réside dans l’augmentation du capital de l’entreprise, sans consultation du gendarme financier.
De bonne source donc, la sanction de la Cobac concerne une opération résiduelle d’augmentation de capital de 1,25 milliards pour passer de 13,75 milliards à 15 milliards. « Cette augmentation a été souscrite et libérée par les actionnaires CCA-Bank connus et admis par la Cobac, puis la réalisation a été faite conformément à l’acte uniforme OHADA et s’appuyant sur l’autorisation d’augmentation à 15 milliards obtenue de la Cobac par le passé », convie une voix autorisée. « La Cobac a jugé l’ancienne autorisation caduque vu le temps écoulé et nous a demandé de régulariser. Notre assemblée générale extraordinaire tenue le 30 juin 2021 a déjà régularisé et la Cobac a déjà reçu les documents requis. »
Aloys Onana