L’histoire retiendra que la Cameroon Airlines corporation (Camair-Co) aura débuté ses activés le 28 mars 2011, tambours battants après sa création en…2006, pour mettre la clé sous le paillasson en mars 2020. Soit 9 ans d’une existence tumultueuse. Coronavirus est accusé d’avoir donné le coup de grâce à une entreprise fragilisée par des guerres de positionnement de certains barrons du régime de Yaoundé. « J’accuse réception de votre correspondance du 23 mars 2020 (…) par laquelle, en raison de la réduction drastique du flux de passagers due à la pandémie du Covid-19, vous suggérez la suspension provisoire de l’exploitation de la Camair-Co, assortie de la mise en chômage technique des personnels non essentiels, ou la dotation d’une subvention d’équilibre mensuelle de deux milliards de FCFA en cas de poursuite de l’exploitation durant la période que durera la pandémie Covid-19 », indique Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, le ministre des Transports (Mintrans) au Louis Georges Ndjipendi Kuotou, directeur général de Camair-Co. C’était dans un courrier en date du 25 mars.
Problème qui indique la fin de la partie Camair-Co ? La durée de l’épidémie du Covid-19. Personne à ce jour ne peut dire quand cette macabre scène prendra fin. Aux USA le 24 mars, la CIA a expliqué à Donald Trump qu’il faut attendre fin juin/fin juillet 2020 pour espérer être sorti des mains morbides du coronavirus. En France, le confinement est repoussé jusqu’au 15 avril. Ces deux cas laissent croire que le bout du tunnel est encore très lointain.
Du coup donc, le Mintrans, par ailleurs président du conseil d’administration, acquiesce la mort définitive de Camair-Co, faute d’argent à dépenser inutilement. « J’ai l’honneur de vous faire connaitre qu’une dotation de subvention d’équilibre mensuelle n’est pas envisageable, au regard des contraintes budgétaires de l’Etat. Au demeurant, s’agissant de la proposition relative à la suspension provisoire de l’exploitation, je vous demande de bien vouloir me faire le point des personnels qui seraient concernés par la mesure de chômage technique, assorti des éclairages sur le sort de la traite salariale qui leur sera réservé. »
Le Mintrans souhaite que les avis de l’Inspection du travail, des délégués du personnel et des organisations syndicale soient bien au fait de cette mesure. En rappel, selon certaines sources internes, le glas a sonné le 25 mars, après un rapport préoccupant de la Cameroon civil aviation authority (CCAA), qui a notamment exigé la suspension du Q400, loué en Afrique du Sud. Entretemps, le seul MA60 de la maison qui fonctionnait est cloué au sol. Les experts de la CCAA ont relevé des malversations dans les contrats et une bonne dose de faits qui prouvaient que Camair-Co peut encore tout faire, sauf, continuer à exister. , ‘’L’Etoile du Cameroun’’ est donc passée du firmament, à la gadoue.
Economieducameroun.com