Les clients abusés préparent une riposte musclée
Ayant désormais un défenseur de leur cause en la personne de Louis Paul Motaze, les personnes abusées par les banques en faillite ont de nouvelles idées.
Ils avaient mordicus cru à la portée d’une micro finance. Chacun d’eux avait choisi sa microfinance, au gré des ses revenus et de ses ambitions. Toutes fois, la divergence des choix d’établissements de microfinance (EMF) va se transformer des années plus tard par un destin commun. La faillite. La désolation. Depuis sept ans donc, il y en a qui sont morts dans une indigence totale, d’autres ont pu recoller les morceaux et d’autres encore, animés d’une une foi inébranlable, restent convaincus que rien n’est perdu. « Cofinest revivra un jour », lâche Pierre Numkam, le célèbre auditeur bancaire
Cet homme a arboré depuis sept ans déjà la tunique du défenseur des droits de tous ceux qui ont perdu leurs avoirs financiers dans de nombreux EMF. Les fortunes sont diverses. Insuffisant pour le décourager, ce d’autant plus qu’en 2013, Louis Paul Motaze, alors Secrétaire général des services du Premier ministre, avait de la sympathie pour tous ceux qui ont perdu leur argent dans les EMF en faillite. Au ministre de la Justice Garde des sceaux, Motaze écrivait alors « … j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir me faire connaitre pour la haute et complète information du premier ministre, chef du gouvernement, la suite y réservée ».
Du temps est passé, rien ne s’est produit. Sur 1,4 milliards au moins qui étaient dans les caisses de la Cofinest, les ex épargnants attendent encore. Même pas un copeck n’a été versé à personne. « Louis Paul Motaze est donc désormais ministre des Finances. Il faudrait le voir. Mais cela ne saurait se faire en solitaire, en rangs dispersés. Il faut aller en groupe pour que notre action porte », indique Joseph Rodolphe Bipoupouth, ingénieur agro environnementaliste.
Pour Pierre Nunkam, présentement, cinq banques sont en faillite, d’autres victimes sont donc envisagées. Une autre célèbre microfinance est entrain de tanguer. En attendant, le ministre des Finances devra en temps opportun trouver des solutions multiples. Non seulement remettre les anciens épargnants abusés dans leurs droits, mais également trouver le mécanisme qui fera que les banques diminuent, sinon cessent leurs « arnaques » vis-à-vis de leurs clients.
Ici encore, la rentrée médiatique de la Mutuelle inter africaine des consommateurs des biens et services (MIACBIS) tenue à Douala le 27 février a rassemblé les anciens épargnants et les commerçants pour de nouvelles stratégies. Un rapprochement est fait avec le très sérieux Syndicat des commerçants détaillants du Wouri (Sycodew). « La grande révolution pour moi c’est la mise sur pied d’un cadre légal, pour pouvoir emmener les gens à comprendre comment ils peuvent fonctionner avec les banques d’une part, tout en permettant aux banques de continuer à donner des crédits et des bons crédits capables d’être remboursés et de permettre à la banque de toujours fonctionner. On a outillé les commerçants de manière à ce qu’ils puissent avoir du crédit qui ne sont pas viciés au départ. Tout part ce que nous n’avons pas beaucoup de banques d’investissement au Cameroun, nous n’avons que des banques commerciales et qui nous octroient des taux de crédits qui sont très souvent au-delà du taux de rentabilité de l’activité que nous devons mener », déclare Alice Maguedjio.
La mise en commun des efforts est une nécessité pour ces clients d’EMF aux abois, mais Pierre Nunkam ne cache pas son irritation contre les banques classiques. « Les banque ne devraient pas retenir le crédit par devers elles alors que le peuple en a besoin. C’est le crédit qui donne la monnaie. Quand on refuse d’accorder des crédits, c’est ça qui fait problème. Le FCFA en lui-même n’a aucun problème, c’est le refus du système bancaire d’accorder les crédits pour créer les richesses les entreprises qui fait problème. »
Roger Messassa