C’est le résultat d’une enquête menée par l’ONG Positive Generation. Période sous étude, de 2016 à 2018.
Le Budget d’investissement public (BIP) dans l’univers de la santé publique a fait l’objet d’une étude de Positive Generation (PG), une organisation non gouvernementale (ONG), qui a pris à bras le corps l’évolution du BIP sur le territoire camerounais de 2016 à 2018. Le but ici, était de jauger jusqu’à quel point les populations auxquelles sont destinés ces projets sont elles mêmes non seulement au courant, mais aussi, savoir à quel degré prennent-elles part à ces travaux.
Pour ce travail qui a nécessité 02 ans, 3050 questionnaires ont été distribués et répartis dans 60 aires de santé considérés comme zones d’étude. 3000 questionnaires ont été validés, représentant un taux de réalisation de 98,4%. Cet échantillon associe 2140 personnes, soit 71,3% hommes et 860 (28,7%) femmes contrairement à ce qui a été prévu au départ. La stratification par âge a été faite sur la base de quatre groupes compris entre 25 et 59 ans avec une participation majoritaire des personnes de 25 à 29 ans (33,7%), suivie de la tranche (40 – 49 ans) (31,3%), de la tranche (30 – 39 ans) (22%) et enfin la tranche (50 – 59 ans) (13%).
73,3% des enquêtés a été recruté dans des aires de santé en milieu urbain contre 26,7% en milieu rural. Les enquêtés, majoritairement chrétiens (87,7%) ont souvent limité leurs études au niveau supérieur (39%), d’autres ont amorcé le cycle secondaire (36,3%) et seulement 18,7% l’ont achevé.
Dans cet enchevêtrement de données, les responsables de PG relèvent que dans l’ensemble, très peu (11,3%, soit 8,3% d’hommes et 3% de femmes) d’enquêtés déclarent recevoir des informations sur des allocations budgétaires dans leur localité et seulement 21,3% disent avoir été impliqués dans la mise en œuvre d’un projet relevant du BIP Santé dans leur localité.
Les responsables de PG remarquent que l’implication des populations se fait essentiellement à travers leur quote-part, notamment l’octroi d’un espace pour l’implantation des bâtiments qui vont accueillir les services de santé et à ce sujet, 23,9% d’entre eux rencontrent l’information avant la mise en œuvre du projet, et 45 % y sont employés comme manœuvres. Aussi, avec la contribution des ONG et d’autres organisations de la société civile , les populations, à 6,1%, s’investissent dans le suivi des travaux.
Côté constat de manière générale, PG pointe que la population cible du projet présente des différences considérables selon certaines caractéristiques socio-démographiques. En particulier , les femmes sont relativement moins informées sur le BIP santé que les hommes, bien que des populations aient entendu parler du budget d’investissement public, leur connaissance en elle-même de ce concept reste très faible, les populations ne disposent pas d’informations sur le budget d’investissement public de leur localité, elles sont très faiblement impliquées dans le BIP santé de leur localité.
Pour que le BIP santé connaisse une nouvelle perception et un nouveau maillage, PG suggère d’axer la communication sur les médias communautaires lorsque l’on focalise l’action sur les communautés, et penser à modifier les canaux pour les orienter davantage vers d’autres moyens lorsqu’on à faire aux cibles en milieu rural, les élus (députés et maires) ainsi que les responsables des districts de santé doivent initier et intensifier des sensibilisations à l’endroit des populations à la base. Renforcer la communication sur le budget d’investissement public, et impliquer davantage les leaders communautaires et les organisations de la société civile.
Roger Powell Messasa