Très difficile en bons points, l’experte des questions de gouvernance et de développement fait la différence dans sa note de conjoncture du 15 septembre 2024. Ce qui pourrait encore motiver Okié Johnson Ndoh, Directeur général[photo] de la CSPH.
La note de conjoncture des entreprises et établissements publics de septembre 2024 que dresse le Pr Viviane Ondoua Biwolé se penche sur la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH). De manière globale, l’universitaire souligne que cette entreprise dispose d’un système communicationnel qui privilégie l’exploitation de multiples canaux. Son dispositif inclut un site web et des pages officielles sur plusieurs réseaux sociaux (Facebook, X, LinkedIn, YouTube, Telegram). « Sur les treize critères qui guident l’évaluation du site web, la CSPH en satisfait 10, soit un score de 77% terni par l’absence du rapport financier de 2023, la messagerie instantanée inexistante et la newsletter indisponible », pointe la note de conjoncture.
Au sujet du management des politiques publiques, les rédacteurs de la note sont satisfaits. « Notre analyse repose sur quatre critères afin de se prononcer sur le management des politiques publiques de la CSPH. Il s’agit notamment de la déclinaison des missions de l’entité en activités concrètes et en services rendus aux usagers, la reddition des comptes, la digitalisation des procédures, et l’alignement des actions réalisées par l’organe sous tutelle aux stratégies définies par la tutelle technique. »
Les missions de la CSPH sont rappelées : la prise en charge totale ou partielle des augmentations des prix desdits produits, dans la limite de ses disponibilités financières, la prise en charge de toutes les opérations de nature à stabiliser lesdits prix conformément aux lois et règlements en vigueur, la prise en charge de tous les mécanismes et opérations visant à améliorer l’approvisionnement de l’ensemble du territoire national en produits pétroliers, en relation avec le Comité de suivi des approvisionnements du marché national en produits pétroliers.
« À cet effet la CSPH traduit de manière appréciable ses missions en actions concrètes au service des usagers. Parmi ses réalisations, on note la construction du Centre emplisseur de gaz à Maroua, ainsi que la création de stations-services pilotes en partenariat avec les marketeurs dans des zones éloignées et non rentables. Elle a également entrepris la réhabilitation d’un tronçon routier de 256 mètres linéaires à Kékem, suite à un glissement de terrain ayant entraîné le détournement de l’itinéraire d’approvisionnement vers le dépôt de Bafoussam via Yaoundé. En outre, la CSPH met à disposition de manière continue des documents détaillant la structuration des prix des produits pétroliers blancs. »
D’autres bons points sont listés. Notamment une communication effective des activités prévues dans la SND30 et la Stratégie sectorielle de la gouvernance 2030. Ici, l’on retient que la CSPH inscrit l’initiative et la mise en œuvre de projets tels que l’uniformisation des prix des produits pétroliers, ainsi que la construction de centres d’emplissage de gaz de pétrole liquéfié (GPL) dans les régions du Nord-Ouest et du Sud, parmi ses réalisations alignées sur les objectifs de la Stratégie nationale de développement (SND 2030).
A ce joli tableau, se greffent quelques points sombres. Si en 2021 la CSPH a continué de dégager des bénéfices, bien que ceux-ci aient diminué à 4,2 milliards de FCFA, en 2022, « la hausse persistante des prix internationaux a eu un impact considérable, entraînant des pertes financières à cette entreprise, ce qui réduit les réserves de l’établissement et expose le Cameroun à des risques d’augmentation des prix des produits de base, notamment en raison des coûts de transport. Une étude diagnostique a été proposée pour ajuster le taux de «péréquation transport» afin de stabiliser les prix », analysent les rédacteurs de la note de conjoncture.
En dehors de cela, le Pr Viviane Ondoua Biwolé et ses équipes relèvent qu’ « aucun élément ne permet de dire que la reddition des comptes est une activité permanente. En effet le rapport financier de 2023 n’est pas publié sur le site web. Par ailleurs, sur la page Facebook on retrouve le communiqué relatif au dernier conseil d’administration de la CSPH du 19 juin 2024. L’exploitation de ce document laisse échapper quelques informations pour le compte de l’exercice 2023. On y apprend que la situation patrimoniale nette de l’établissement s’élève à 138 438 907 307 FCFA avec 85 325 580 263 FCFA de vente globale des produits et des charges globales à hauteur de 80 235 304 479 FCFA. »
« Le même document fait état d’un résultat net de 5 087 836 821 FCFA, grâce aux économies de 37 066 786 821 FCFA dégagées par l’établissement qui ont dépassé le résultat net prévisionnel de (-31 978 950 000 FCFA). Bien que cette forme de reddition des comptes soit louable, elle ne saurait remplacer le rapport financier traditionnel ou une synthèse des résultats sous forme de changements produits. »
Malgré ces légers handicaps, la digitalisation des procédures est appréciable, la bonne collaboration visible entre le ministère du Commerce et la CSPH entre autres, font croire qu’en matière de bonne gouvernance des entreprises et établissements publics, l’entreprise que dirige Okié Johnson Ndoh se démarque.
Économie du Cameroun