Une campagne a lieu dans le train Express de Camrail de février à juillet 2023.
Le pangolin va très mal. Son espèce est en voie de disparition. La situation est préoccupante si bien que l’ONG WILDAID se met désormais aux côtés du transporteur ferroviaire Camrail pour muscler la sensibilisation dans le train Express ainsi que le long des 168 villages traversés par le chemin de fer camerounais.
Côté chiffres relatifs à la dévastation progressive de la population des pangolins, WILDAID estime que 8 millions de tonnes d’écailles de pangolin ont été saisies dans les aéroports du Cameroun entre 2010 et 2020. Au niveau de la sous-région Afrique centrale et autres pays connexes, en moyenne 2,7 millions de pangolins subissent les effets néfastes du braconnage.
De l’avis des experts et autres chercheurs sur le sujet, le Kenya est une plaque tournante du trafic continental de cet animal. Des espèces en provenance du Cameroun, de la République démocratique du Congo et du Sénégal y atterrissent et environ 120 000 kilogrammes de pangolins ont été exportés d’Afrique entre 2010 et 2014.
Ce qui suscite le cri d’alerte de WILDAID. « Le pangolin joue un rôle important au niveau écologique car il peut manger jusqu’à 20.000 fourmis et termites par jour. Son rôle est de pouvoir réguler les populations de fourmis et termites, connaissant les ravages que ces insectes peuvent causer sur le secteur agricole. Cet animal joue le rôle de protecteur de nos terres. Si on le perd, on ne sait vraiment pas ce qui va se passer. Lorsqu’on parle de chaine écologique, chaque animal a un rôle. Si on perd un élément de cette chaine, on ne connaît pas les conséquences. Souvent elles sont désastreuses. Il est important qu’on protège ce pangolin », argumente Jennifer Biffot, représentante francophone de WILDAID en Afrique centrale.
Chez Camrail, les contrôles ont accru pour que le train ne serve pas de moyen d’écoulement de la viande de pangolin. D’ailleurs, pour attirer l’attention des voyageurs du train Express, du 18 février au 18 juillet 2023, l’on aura des courts métrages relatifs à la protection du pangolin. Cette campagne de sensibilisation se fera partout où WILDAID, Camrail et leur partenaire publicitaire JCDecaux savent que l’on consomme du pangolin au Cameroun.
Le pangolin, a-t-on appris lors de l’échange entre WILDAID et la presse à Douala le 23 février, fait un seul petit tous les 18 mois. Il est en outre difficile de penser pouvoir domestiquer cet animal qui mange plus la nuit et est à l’aise dans la solitude.
Au regard de la portée écologique, faunique et environnementale, WILDAID, qui est spécialisée dans la préservation des espèces protégées, ne voile pas son engagement à célébrer et défendre “les héros méconnus de la protection de la nature”, que sont les pangolins. « Si nous ne protégeons pas les animaux sauvages comme le pangolin, qui protège nos forêts et nos sols, nous ne nuisons pas seulement à notre environnement, nous risquons également de perdre notre identité; car chaque créature vivante que l’on trouve au Cameroun fait partie de sa culture et de ses traditions. Nous devons vraiment prendre conscience de tout ce que nous pourrions perdre si les pangolins disparaissent », insiste Jennifer Biffot.
A.O
