C’est l’une des résolutions faite par Modeste Mopa Fatoing lors de la réunion du 10 janvier au Secrétariat général de la Présidence de la République du Cameroun.
La réunion du 10 janvier 2020 au Secrétariat général de la Présidence de la République du Cameroun s’est tenue en présence des figures marquantes du pouvoir politique et économique, tant de la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC) que du pouvoir de Yaoundé. Côté camerounais, le magazine Jeune Afrique qui révèle l’information dans sa livraison n° 3082 du 2 au 8 février 2020 note la présence de Ferdinand Ngoh Ngoh, le maitre de céans, Michel Palu, le président du conseil d’administration de la SABC. Emmanuel de Tailly, le directeur général de ladite entreprise, Modeste Mopa Fatoing, le directeur général des impôts. Sa hiérarchie immédiate, le ministre des Finances, n’était pas invitée à ces assises.
A l’ordre du jour, un redressement fiscal de 40 milliards de FCFA, que la SABC conteste. A en croire l’hebdomadaire panafricain, « aucune issue n’a néanmoins été trouvée, Mopa ayant reconnu avoir demandé à Palu le limogeage de Tailly. » Ladite réunion, souligne-t-on, avait été organisée à la demande de Paul Biya, qui, le 20 décembre 2019, avait reçu en audience Pierre Castel, le patron de la SABC.
Selon de nombreux fiscalistes contactés par economieducameroun.com, le redressement fiscal infligé à la SABC est « compréhensible » et « normal », car explique un expert qui a requis l’anonymat, le régime (des impôts) étant déclaratif, « c’est la SABC qui publie ce qu’elle juge bon. Certes il existe des moyens par lesquels on peut vérifier ce qu’elle annonce. Cela peut se faire au niveau de la douane, au niveau des banques, de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale) qui peut avoir accès à plusieurs banques d’ici ou d’ailleurs, au niveau des transports, des sous-traitances etc. c’est très vaste, il est difficile, très difficile de contrôler le chiffre d’affaires de la SABC. »
« C’est une entreprise très grande qui traite avec la direction des grandes entreprises (des impôts), tout se passe en ligne. La taille, la diversité des produits, les représentations diverses font que, même si l’Etat dispose de quelques membres au sein du conseil d’administration de la SABC, soit on peut les corrompre, soit ils ne voient rien passer. Le directeur général des impôts demande donc le limogeage du directeur de la SABC parce que c’est lui qui a la signature », observe un autre expert.
Emmanuel de Tailly est à la tête de la SABC après le conseil d’administration à Paris le 7 décembre 2016. Il a pris ses fonctions au Cameroun le 1er janvier 2017. Son entreprise contribue à plus de 300 milliards de FCFA aux recettes fiscales du Cameroun, ce qui la place parmi les meilleures contributrices, aux cotés de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), et de la Société nationale de raffinage (SONARA), aujourd’hui en peine. L’actuel directeur général de la SABC que Modeste Mopa Fatoing voudrait voir limogé compte 15 ans au sein du Groupe Castel.
Aloys Onana