Une audience leur a été accordée ce 25 novembre à Yaoundé au ministère du Commerce.
Puratos, spécialisée dans la fourniture d’ingrédients pour les boulangeries, pâtisseries et producteurs de chocolat, était déjà au Cameroun en juin 2024. L’entreprise avait rencontré deux coopératives de producteurs de cacao dans la région sud du pays.
Revoici la même entreprise, cette fois accompagnée de Jean François Feuillette, Président directeur général en France de Boulangerie Feuillette. Une entreprise française qui est née de ses cendres en 2005 et dont les ambitions sont bien grandes, le tout, en s’appuyant sur le savoir-faire des cacaoculteurs camerounais auprès desquels ils comptent acheter du cacao à des prix séduisants.
A Luc Magloire Mbarga Atangana ministre du Commerce (Mincommerce), Sylvestre Awono, représentant de Puratos, a présenté le programme « Cacao-Trace », une initiative qui vise à améliorer les conditions de vie des producteurs de cacao. « Nous avons constaté que les conditions des planteurs n’étaient pas satisfaisantes et avons décidé d’agir », a-t-il déclaré, soulignant la volonté du groupe de créer une chaîne de valeur plus équitable. Mais ici, rien n’est encore dévoilé. Le marché du cacao a plusieurs paramètres.
Tout de même, ces investisseurs confient que l’objectif visé est de réduire « drastiquement » les intermédiaires entre l’industrie du cacao et les producteurs. Les Boulangeries Feuillette, troisième acteur français du secteur, ne sont pas venues par hasard. Leur démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) trouve ici une traduction concrète, presque militante, en ce qu’il pourrait s’approvisionner directement soit auprès des coopératives soit en circuit court auprès de Puratos garantissant ainsi la juste rémunération des producteurs. Un projet qui suivent de près la FAO et l’Union européenne.
Cette démarche est le prolongement des interventions déjà en cours sur le terrain et qui lient la société Puratos à des coopératives locales sous l’encadrement Mincommerce. Une démarche que salue le Mincommerce la qualifiant d’alignée avec la stratégie gouvernementale de promotion des circuits courts. « Il est crucial de trouver un prix équilibré qui satisfasse tous les acteurs de la chaîne », a-t-il souligné. Le membre du gouvernement a réaffirmé l’attractivité du Cameroun aux investissements étrangers, le décrivant comme « un État de droit, ouvert à l’initiative privée ». Le programme Cacao-Trace prévoit non seulement d’améliorer les revenus des planteurs mais également de les former aux meilleures pratiques agricoles.
En 2022, l’UE a pris une décision qui interdit d’importer dans son espace des produits responsables de la déforestation dans leur pays d’origine. Ce texte entre en vigueur cette année et concerne le maïs [pour l’alimentation animale dès 2025]. En attendant, l’accord européen englobe le bois, le cacao, le café, le caoutchouc, l’huile de palme, le soja, le bétail et des dérivés comme le charbon de bois, la viande de bœuf, les meubles, le papier imprimé, la laine, les pneus et des produits dans les cosmétiques qui intègrent de l’huile de palme comme du shampoing et du rouge à lèvres.
Tout sera tracé par satellite. Des images seront comparées aux images de décembre 2020, qui serviront de référence. Des contrôles sont prévus pour les pays les plus à risque, sur 9 % des transactions à destination de l’Europe. Le taux de contrôle diminuera, jusqu’à 1 %, si les pays sont considérés comme ne faisant pas l’objet d’inquiétude. Les contrevenants risquent une amende qui peut atteindre jusqu’à 4 % de leur chiffre d’affaires en Europe.
Aloys Onana