Saïda Neghza, la patronne des patrons d’Algérie était au Groupement inter patronal du Cameroun le 27 janvier 2023 en compagnie d’une quarantaine de créateurs de richesse de son pays.
Le 1er août 2023, Paul Biya, le chef de l’État camerounais, a signé le décret ratifiant l’accord du 24 février 2021 relatif aux services de transport aérien entre la République du Cameroun et la République algérienne démocratique populaire.
Une décision présidentielle qui était très attendue par le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), qui était en visite de travail au Cameroun le 27 janvier 2023. Un moment au cours duquel les deux mouvements patronaux exposaient leur désir de voir les échanges économiques entre le Cameroun et l’Algérie prendre une autre tournure plus gaie, plus apaisée, après des gorges chaudes occasionnées par le football.
« Nous sommes venus avec presque 40 hommes d’affaires, il y a des entreprises qui représentent 18 filiales qui veulent investir dans l’agroalimentaire, le café, cacao le coton et le bois et d’autres activités », indiquait Saïda Neghza, présidente de la CGEA.
Qui ne manquera pas de fustiger les plus de six heures de vol subies par les passagers qui veulent aller d’Alger à Douala ou inversement. De longues heures justifiées par le manque d’une ligne directe entre les deux pays. « Normalement Algérie-Cameroun, c’est 4h de vol. Ce qui n’est pas le cas actuellement du fait des escales à n’en plus finir. Nous sommes entrain d’acheter du coton et du bois, je pense c’est le moment de travailler ensemble au nom du business Africa, une plateforme qui regroupe 54 pays, j’en suis la présidente, notre siège est au Kenya, mon rôle c’est de travailler pour toute l’Afrique. Nous avons fait le tour du monde pour arriver au Cameroun. C’est pour y investir. Dieu merci, nous avons la caution de deux présidents, du Cameroun et celui d’Algérie » soulignait la patronne des patrons algériens.
Au Gicam, la coopération économique entre le Cameroun et l’Algérie est mutuellement bénéfique. « Tous les secteurs doivent être boostés. L’Algérie est un pays qui a su transformer ses avantages comparatifs, sa nature, son industrie. Le Cameroun peut tirer avantage de l’expérience algérienne. Le Cameroun est une terre d’opportunités, des matières premières etc. on a besoin aujourd’hui, à l’aune de la crise alimentaire, de transformer notre économie et pour cela nous avons besoin d’investisseurs, des financements, nous avons besoin d’expertise. Nous pensons que l’Algérie, de par son expérience, qui a su transformer son économie, son agriculture , fait de son industrie une exportatrice, nous pensons que nous pouvons tirer avantage de l’Algérie pour permettre que ce taux de 0,15 % d’échange entre nos pays puisse véritablement être à la hauteur de ce que les potentiels économiques de ces deux pays sont en mesure de faire », confiait Célestin Tawamba président du Gicam.
Des données officielles, les échanges commerciaux entre nos deux pays restent largement déficitaires pour le Cameroun à hauteur de 10 milliards de FCFA en 2020. A ce titre, les exportations camerounaises en direction de l’Algérie se chiffraient à près de 4 milliards FCFA et concernaient en grande partie les matières premières non transformées (café, cacao, bois etc.)
S’agissant des importations camerounaises en provenance de l’Algérie, elles s’évaluaient au cours de la même année 2020 à 14 milliards FCFA et concernaient essentiellement les butanes liquéfiés, quelques produits chimiques et des appareils médicaux.
Aloys Onana