De l’eau potable est disponible, reste maintenant à résoudre l’équation de la disponibilité de l’énergie électrique.
Gaston Eloundou Essoba était à Yato le 6 septembre. Le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee) est venu vérifier le processus de captage, de refoulement, de traitement et de pompage de l’eau potable de Yato à Douala. Le constat ici est donné. « Nous sommes des cordonniers mal chaussés », se plaint le maire Nguimè Ekollo, lui-même ancien fonctionnaire du Minee. Son village produit 150 000m3 d’eau par jour, le tout emprunte le canal qui va à Douala, Yato, Mombo et tous les autres villages environnants ont soif. Le Minee est surpris, et promet de se pencher sur ce cas.
La soif n’est pas seulement le lot de Yato et environs. A Douala, c’est souvent le cas. Cette fois, les pouvoirs publics ont déployé des moyens importants pour ravitailler la capitale économique. Un pont-tuyau traverse le Wouri, de nouveaux châteaux d’eau ont été construits. Les robinets, eux, sont souvent à sec. Le problème, cette fois-ci, provient d’ailleurs. « On est à 584 coupures électriques depuis le début de l’année. Moi je les enregistre, ce que je peux faire, comme nous sommes en septembre, je regarde au mois d’août et voir s’il y a eu amélioration ou pas », explique un agent en poste au sein de l’usine de production d’eau à Yato.
Les délestages sont donc très souvent responsables du manque d’eau dans les cabinets. Energy of Cameroon (Eneo) se défend et avance ses arguments. Son poste situé à dix minutes de l’usine de captage et traitement d’eau est hyper saturé. C’est par là qu’une partie de Douala, le Nord-ouest et le Sud-Ouest tirent leur énergie électrique. « On peut constater à partir d’ici que le niveau de la vie des Camerounais a changé, la consommation est forte. Il faut donc faire une maintenance permanente. Lorsqu’il y a délestage, cela ne veut pas dire qu’il y a défaillance. On peut être entrain de faire de la maintenance. C’est des équipements lourds et couteux. S’il y a manque de maintenance, une panne peut plonger Douala et autres zone dans le noir pendant au moins 3 mois. »
« Je suis venu à Yato parce que c’est l’un des principaux ouvrages de production d’eau de la ville de Douala. C’est pratiquement 50 % de l’eau qui approvisionne Douala. Nous sommes venus voir comment fonctionne cette installation, comment l’eau est traitée et nous rentrons avec un sentiment de satisfaction, parce que nous avons constaté que l’équipement est bien entretenu, très bien entretenu et que les produits de traitement de l’eau sont disponibles. Il y a un stock de sécurité d’au moins un mois, nous l’avons constaté nous-mêmes, nous pouvons rassurer les populations de Douala que la quantité d’eau qui est produite est disponible et quelle est bien traitée », a déclaré Gaston Eloundou Essomba.
Aloys Onana
