Pour vous quelle était la portée des travaux du GoGIN (Réseau Inter-régional pour le Golfe de Guinée à Douala du 24 au 28 février 2020 ?
J’ai une zone de responsabilité qui comprend 4 pays : le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale, Sao Tomé et Principe. L’imagerie populaire à tendance à croire que la souveraineté de l’Etat se limite à la côte, dans le continent. Non ! De la basse mer jusqu’à 12 nautiques, l’Etat a encore un droit de regard. C’est ce que nous appelons les eaux territoriales. Après les eaux territoriales jusqu’à 24 nautiques, nous avons les eaux contigües. Celles-ci, jusqu’à 200 nautiques, selon les cas. Toutes ces eaux, de 0 à 12, de 12 à 24 de là 200, sont des espaces où l’Etat a le droit d’exercer sa souveraineté. L’Etat a le droit de regarder tout ce qui s’y passe. Et pour ce faire, il a besoin d’avoir une bonne connaissance du domaine maritime, au-delà du continent. Et cette bonne connaissance du domaine maritime, passe par un certains nombre de critères. Ce sont ces choses que les apprenants de Sao Tomé et Principe, et les autres sont venus apprendre pendant une semaine. C’est –à-dire le renseignement pour pouvoir exercer l’action de l’Etat, faire respecter les textes de l’Etat en mer en matière d’immigration clandestine, en matière de pêche, de tourisme, transport etc. nous assistons à un véritable problème de piraterie qui impacte négativement les économies de l’Afrique centrale et cette piraterie est une menace asymétrique. La véritable clé, c’est le renseignement. Le but de cette formation était d’outiller les stagiaires, des techniques, des critères pour pouvoir avoir le meilleur renseignement et offrir aux chefs le renseignement utile, nécessaire pour pouvoir détruire, adresser tous les fléaux maritimes que nous connaissons dans notre espace maritime.
En dehors de la piraterie, quel autre type de menace rencontrez-vous en mer ?
La plus dangereuse qui sévit dans les eaux africaines, c’est la pêche illégale et illicite. Non régulée, non reportée. La pêche touche un domaine important, l’économie durable. Si rien n’est fait pour protéger la flore, réglementer la pêche, les générations futures risquent de manquer des éléments protéiformes pour se nourrir. S’il faudrait quantifier les pertes, c’est énorme, assez dévastateur.
Propos recueillis par
A.O