Energy of Cameroon (Eneo) mesure la place de l’industrie au sein d’une économie. C’est la principale clé de progrès qui demande l’apport de tous, mais surtout, la touche des femmes. « Nous sommes venus pour essayer de les convaincre de s’engager dans ces filières techniques pour aider à l’industrialisation du pays. Eneo est une entreprise électrique, nous avons besoin d’électriciennes/électriciens, des mécaniciennes dans les barrages, on sait qu’on peut en trouver ici », explique Erice Mansuy, directeur général.
Pour emmener les jeunes filles du lycée technique de Douala Koumassi à avoir à cœur de faire carrière dans le secteur industriel, Eneo y allée ce 23 novembre en opération de séduction, question de doper les années à venir le nombre de femmes en son sein, et en même temps, maximiser la présence de l’agent féminine dans le domaine industriel. « Aujourd’hui il y a seulement 7% de femmes techniciennes au sein d’Eneo et on veut que ce chiffre augmente, c’est pourquoi nous allons à la source, là où les filles sont formées aux métiers techniques, on peut les trouver », ajoute Eric Mansuy.
Le lycée technique de Douala Koumassi compte de nombreuses formations conduisant à l’industrie. Parmi elles, la fabrication mécanique, l’électronique, l’électrotechnique, le génie civil, bâtiment, génie civil -travaux publics, mathématiques et techniques, maintenance et installations. Ces filières comptent 150 filles en cette année scolaire, 88 apprenantes sont en classes d’examen. « La journée de l’industrialisation décrétée par les Nations Unies permet chaque 20 novembre d’aborder des problèmes liés au développement industriel durable et d’évaluer les stratégies d’atteinte des objectifs visant à faire des Africains des partenaires égaux dans ce nouveau monde. Dans cette dynamique, Eneo a saisi l’opportunité pour promouvoir le genre dans les métiers techniques avec la volonté de susciter une prise de conscience de la place à occuper par les femme/filles dans développement industriel du Cameroun et de l’Afrique. Socle de l’industrialisation, les métiers techniques sont le cœur des opérations d’Eneo. »
Une posture qui enchante Elise Marlyse Nkeng, proviseure. « Eneo met en valeur la femme. Ils trainent avec eux des femmes très compétentes, elles ont parlé de leur expérience, ce qui a permis à la jeune fille du lycée de Douala Koumassi des secteurs industriels de se mettre au travail. C’était très édifiant. »
Depuis 2014, Eneo indique être dans une dynamique de transformation qui s’appuie sur plusieurs leviers dont la promotion du genre. Celle-ci, se convainc l’entreprise, est un levier de réussite. « De 2017 à 2021, nos efforts ont permis une progression de près de 2% dans l’effectif féminin de l’entreprise par rapport à l’effectif global (de 24 à 26 %). Une évolution positive principalement portée par la forte présence des femmes dans les métiers commerciaux et support (plus de 50%). Cette progression s’observe également dans l’attribution des postes à hautes responsabilités et de même qu’au niveau décisionnel de l’entreprise. »
Construit en 1956 et jadis appelé Collège d’enseignement technique de Douala, l’actuel lycée technique de Douala Koumassi n’accueillait en son sein que les élèves de sexe masculin. C’est en 1962, alors qu’il portait la dénomination de Lycée technique de Douala, que les premières filles rentrent dans cet environnement.
Aloys Onana