32 milliards de FCFA de pertes en six mois
Le top management est aux abois. Les pouvoirs publics envisagent des appuis pour la relance de la filière banane.
La Cameroon developement corporation CDC essuie des dégâts de la crise anglophone. Les six derniers mois ont encore été très difficiles. A la direction de Banana Group à Tiko le 25 juillet, une partie du parc engins est sur les cales. Les dégâts sont pourtant plus profonds. « 32 milliards de FCFA, c’est le montant des pertes enregistrées de janvier en juin 2019. En réalité il n’y a plus de production depuis le 31 aout 2018. Notre direction travaille avec la délégation du travail, il y a une clause qui parle de force majeure. Alors le personnel actif est placé sous force majeure, cela veut dire que ce personnel est trop réduit », souffle une source.
Sur le site du Mandja One, un des champs de la CDC, l’on peut apercevoir une partie des dégâts causés par les terroristes de la crise anglophone. Un toit métallique parti partiellement en fumée. Le circuit de séparation, tri, pesée, lavage, pulvérisation de la banane est littéralement calciné. La scène a eu lieu en septembre 2018, après de nombreuses mises en gardes des rebelles qui demandaient aux ouvriers de mettre un terme à leur emploi. « Nous avons plus de 72 ouvriers qui ont été mutilés, qui ont subi des attaques et qui aujourd’hui sont avec des agents de la CNPS pour avoir leur rémunération parce qu’ils ont maintenant une incapacité physique à faire ce qu’ils faisaient d’habitude. Si la situation perdure, même les actions sociales que nous menons comme l’accès à l’eau potable, la santé, ne pourront plus continuer, nous n’aurons plus de moyens. » Mandja One à lui seul nécessite 150 millions de FCFA pour sa réfection. Les pouvoirs publics, annonce le député Joseph Owona Kono, Secrétaire exécutif de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), envisagent sous peu de fortes mesures pour la relance de la filière banane dans son ensemble.
Aloys Onana
