« Le DSCE a été mangé à toutes les sauces »
Le patron des patrons du Cameroun estime que l’usage de ce concept a été si abusé qu’il a perdu toute sa substance et sa crédibilité.
Le patron du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) a sa lecture du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE). « Nous devons tous reconnaitre que le DSCE a été mangé à toutes les sauces. Il a été utilisé à tous les discours. Il a été banalisé, cannibalisé, fragilisé. Il ne manque plus que dans les familles, lorsqu’on rationne, qu’on cite le DSCE », lâche-t-il.
Pour lui, débutée en fin 2009, la mise en œuvre n’a pas atteint les résultats escomptés. Un certain nombre d’objectifs clairs, partagés, n’ont pas été suivis. Ce document a manqué de compréhension, non seulement de la part d’un certain nombre d’acteurs publics, mais surtout, du secteur privé. « Nous devons reconnaitre notre responsabilité. Si je dois me baser sur un certain nombre d’indicateurs qui avaient été prévus, il fallait lutter contre la pauvreté, créer de l’emploi, faciliter la croissance. Le PIB devrait être dans 22 %, l’industrie 33 %, les services… mais 10 ans après, seuls les services ont pu atteindre les 40 % du PIB. C’est dire que les secteurs moteurs qui devaient permettre la croissance, l’emploi, qui est qui est le talon d’Achille, ce à quoi nous tous devons nous mettre l’industrie, l’agriculture, n’ont pas été à la hauteur de nos ambitions », a-t-il fait remarquer le 29 juillet à Douala au ministre Alamine ousmane Mey, en charge de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat). Qui venait recueillir les suggestions du secteur privé pour la prochaine décade 2020-2030 du DSCE.
Albright Fandono