A l’occasion de la Journée Internationale de la femme édition 2022, une enquête menée pendant deux mois par le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et le Bureau international du travail (BIT). Elle porte sur la représentativité et la représentation des femmes dans l’économie camerounaise.
La présentation dudit travail a eu lieu le 7 mars à Douala. Le président du Gicam célestin Tawamba a improvisé un propos à l’endroit de la femme.
C’est la journée internationale de la femme. C’est une fête, pour moi, à connotation injurieuse, mais ce n’est pas le lieu, ce n’est pas le moment. Que vous soyez entrain de fêter la journée internationale de la femme, je ne sais pas qu’est-ce que vous fêtez exactement. Soyons sérieux, peut-être c’est un moment pour se regarder, pour se dire où est-ce qu’on veut aller. Parce qu’effectivement, la femme a souvent été reléguée au second plan. Oui ! C’est vrai. Mais il y a aussi des certitudes. Vous ne devez plus être dans une logique de grandes pleureuses. Vous ne devez plus être dans une logique d’assistée, d’attendre l’autre. Vous ne devez plus être dans une logique où lorsqu’on est à table, on veut se servir, on dit « les femmes d’abord ».
En même temps vous voulez une attention affective, en même temps vous voulez les mêmes droits. On est différents, oui, on est différents, mais on est égaux. Cette différence, elle est naturelle, mais cette égalité, pour moi ne fait pas de doute, parce que je me souviens quand j’étais à l’école, la personne avec qui on se bagarrait sur les notes, c’était une femme. C’était, premier/deuxième.
C’est pour dire que les femmes, en termes de compétences, il y a tout ! Il y en a qui font des séries scientifiques aujourd’hui. Beaucoup. Mais après, qu’est-ce qu’elles font ? Au lieu de savoir qu’est-ce qu’elles font, vous vous autodétruisez. Vous vous flagellez. Vous voulez être de bonnes femmes, de bonnes mères. Pourquoi on ne veut pas être de bons pères nous ?
Vous voulez à tout prix aller au bureau, sortir avant 18h parce que vous voulez vous occuper des enfants à la maison. Justement, le bon cadre, le professionnel ; c’est celui qui travaille selon les contraintes professionnelles.
Je vois des enquêtes. Les femmes dans les marchés publics. Je ne comprends pas. Sauf si lorsqu’on fait le marché public on doit cocher quelque part « homme/femme ». Une entreprise, on doit la moderniser. C’est des sociétés. Je n’ai pas besoin de savoir si c’est une femme ou c’est un homme qui est derrière. Pour moi, personnellement, c’est une enquête qui ne traduit pas la réalité des choses parce que ça ne veut absolument rien dire. Autre chose, oui, « 8 femmes sur 10 sont dans l’informel. » Qu’est-ce que ça veut dire ? Ici on est allé chercher le néant dans le tube à néon. Combien d’hommes sont entrain de vendre du manioc en bordure de la route ? Combien d’hommes font du benskin (moto taxi) ? Vous allez dire 100%. Il ne s’agit pas de ça. Il s’agit de voir véritablement aujourd’hui comment faire en sorte que l’on puisse tirer les femmes vers le haut !
Avoir des femmes qui sont d’abord bien formées, qui sont bien rémunérées et qui occupent des postes de responsabilité en entreprises. C’est de ça qu’il s’agit. Il ne s’agit pas d’aller faire des enquêtes qui, toujours, réduisent la femme. Les enquêtes où on voit la femme qui est entrain de quémander. Quand on regarde aujourd’hui, si on doit faire des statistiques des promotrices, ceux qui créent le plus des entreprises aujourd’hui, ce sont les femmes. C’est ce qu’il faut dire. Et que le développement de notre pays, la croissance, l’émergence passent par les femmes. Et que ce n’est pas une faveur, ou vous faire plaisir que de le dire. C’est une réalité. A titre personnel, à compétences égales, je préfère la femme.
Propos recueillis par Aloys Onana