Martin Paul Mindjos Momeny, le président de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef) est dans une nouvelle dynamique au sein de cette structure publique. Son rêve le plus grand depuis son installation le 9 mars 2021 est de donner un nouveau visage à la Capef.
Ce qui se traduit par la création de 09 écoles de pratique d’agriculture à travers le Cameroun, qui étaient à Binguela du 5 au 6 avril 2022 pour la réunion de restitution et d’harmonisation des documents administratifs et pédagogiques pour les écoles pratiques de la Capef. Dans son plan d’action cette année, le défi est de faire rayonner tous les segments contenus dans le cahier des charges de l’institution, mais certains sont en ligne de mire. C’est le cas du financement des agriculteurs.
« On ne peut pas faire d’agriculture sans des financements, nous sommes entrain de régler ce problème ». Souligne avec insistance le président de la Capef, qui ajoute. « On va baliser la question de financement car pour pouvoir le faire, il faut que celui qu’on va encourager trouve l’opportunité d’avoir un crédit à la banque. Ceci nous emmène à l’intérêt de l’école. Car lui qui va à la banque, c’est le certificat que vous allez lui donner comme ayant été formé à l’école, qui lui permettra d’avoir la crédibilité, qu’il parle de quelque chose qu’il connait. L’école de la Chambre certifie qu’il a suivi une formation de trois à quatre mois, il est capable de piloter une ferme avicole par exemple. Si vous prenez ça dans tous les domaines, vous verrez la pression que vous aurez demain dans les écoles car le dispositif de financements qu’on est entrain de mettre en place, qui sera d’ailleurs unique, est tel que vous aurez un engouement pour aller prendre les ressources financières dans les banques, mais avec entre autres conditions d’avoir été formé dans nos écoles. »
En clair, après l’échec du système de financements dans le secteur agricole élaboré en 2016 qui visait à créer une structure de micro finance dédiée au monde agricole, le nouveau modèle que la Capef voudrait mettre en place voudra que ceux des agriculteurs voulant avoir obtenir un crédit agricole aient été formés dans l’une des écoles agricoles de la Capef. C’est ladite école qui attestera de la capacité de l’entrepreneur à conduire avec un projet d’élevage ou agricole en l’occurrence.
« De l’autre côté, nous ne pouvons pas faire l’agriculture sans les semences. Et c’est là où on va vous interpeller, dès le mois prochain (mai 2022, Ndlr). Chaque école doit avoir un dispositif de production de semence. On a voulu le faire dans le cadre d’un projet, mais on le fera dans un projet qui travaille avec les écoles parce que la semence est délicate et il faut qu’il y ait une entité qui contrôle, et cela va nous apporter des ressources. Il y a des financements et des semences qu’on va donner. Une équation c’est, est-ce que nous continuons avec une agriculture à la machette ? Non ! Quand le chef de l’Etat parle d’une agriculture de deuxième génération, c’est une agriculture qui a des semences améliorées, des financements adéquats, des équipements performants et un système commercial adéquat. Si vous n’avez pas tous ces éléments, vous ne pouvez pas traverser », observe le président de la Capef.
Albright Fandono