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Conservation du pouvoir : Churchill et Machiavel, conseillers éternels de Paul Biya

by EDC
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Paul Biya dirige le Cameroun depuis novembre 1982. Il est donc entrain d’aller vers sa 39e année à la tête de la magistrature suprême. En bientôt quatre longues décennies, ce chef d’Etat taciturne, discret, distant, très prudent et fin stratège a par deux fois seulement levé un pan de voile sur ses lectures préférées. Sur le plan national où il y a un nombre incalculable d’écrivains, impossible de dire les auteurs qui ont déjà attiré l’attention de cet homme qui a fêté ses 88 ans en février dernier.

Sur le plan international en revanche, un faisceau lumineux se dégage.  « Je suis entrain de lire un énorme livre sur Churchill. 1000 pages. J’ai déjà commencé. C’était un grand homme politique », a-t-il confié le 1er avril 2021 à l’ambassadeur britannique Rowan James Laxton, en fin de séjour au Cameroun.

Winston Churchill aura été soldat, journaliste, député, deux fois premier ministre, prix Nobel de littérature. L’histoire souligne qu’il était un fin stratège, savant de manière divine se projeter. Il avait une façon unique de prévoir des évènements, ce qui a permis à son pays de se démarquer pendant les deux guerres mondiales. « Nommé premier lord de l’Amirauté en 1911, il travaille à la modernisation de la Royal Navy en vue de la préparer à la guerre. Cette préparation permet au Royaume-Uni d’être prêt lorsque la guerre éclate », indique www.linternaute.fr. Il s’agit de la première guerre mondiale. C’est lui qui, le premier, suggère deux ans avant le début de la première guerre mondiale que la Grande Bretagne fabrique par anticipation des chars blindés. Il sera célébré pour cette vision.

« Fougueux, excessif et symbole la résistance dans un Royaume-Uni en guerre » comme le décrivent les historiens britanniques, Winston Churchill avait un autre trait de caractère qui semble plaire à l’homme politique tempéré Paul Biya : l’art de convaincre par le verbe, par les mots, de beaux discours en somme. Tous ses traits de caractères et ses faits politiques lui ont valu un sobriquet. « Le Vieux lion. » Décédé à 91 ans.

Ce n’est pas la première fois que Paul Biya dévoile publiquement un ouvrage qu’il est entrain de lire. Lors d’une interview au magazine Jeune Afrique de Blaise Pascal Talla en 2004, l’homme du 6 novembre 1982 révélait que « mon livre de chevet » en ce moment-là était « le Prince de Nicolas Machiavel. »

Un autre livre riche en stratégies de conservation du pouvoir. « Ce n’est pas une chose de peu d’importance que de choisir ses ministres. Car c’est par les gens que le prince tient auprès de sa personne que l’on juge de son esprit et de sa prudence. » Ou encore, « le prince doit se garder de toutes les choses qui peuvent le rendre odieux ou méprisable ; moyennant quoi il sera à couvert de tous les dangers. Rien ne le rend plus odieux, que de prendre le bien et les femmes de ses sujets ; au contraire, ils vivent contents de lui, quand il s’en abstient. Et pour lors il n’a plus à combattre que l’ambition de quelques brouillons, dont il vient facilement à bout. »

Le Prince de Nicolas Machiavel a été écrit au 15e siècle et veut que « la virtù », un des concepts clés de sa pensée, qui désigne l’habileté, la puissance individuelle et le flair, permettant de passer outre à la force aveugle de la mauvaise fortune et d’innover afin que l’État puisse faire face aux défis qui se présentent.

 A 88 ans, Paul Biya affronte encore un ouvrage de 1000 pages et reste donc jeune, comme le disait Gaston Bachelard pour qui « accéder à la science c’est spirituellement rajeunir. »

Aloys Onana

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