« Nous avons l’expérimentation de la décentralisation. Or, l’une des leçons du grand dialogue national porte sur ce point. Nous avons aussi une collaboration dans le domaine des infrastructures, dans le domaine de l’énergie, dans le domaine du développement, puis, nous avons à gérer ensemble les questions de sécurité, cela forme un ensemble de dispositions qui permettent de dire qu’après cet entretien, il y a une relance de la coopération pour le Cameroun et la France dans tous les domaines, y compris dans le domaine politique », déclare Jean-Yves Ledrian ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, arrivé à Yaoundé 23 octobre, en marche de l’inauguration officielle du deuxième pont sur le Wouri.
Côté économique, la France reste un des principaux investisseurs étrangers au Cameroun mais son poids décline, à en croire le rapport du 21 novembre 2018 du Trésor français. « Le stock d’IDE (investissements directs étrangers, Ndlr) français enregistre en effet une baisse continue depuis 2013 (-39,7 % entre 2012 et 2017), alors qu’en parallèle le stock total d’IDE poursuit sa progression. Le stock d’IDE français au Cameroun s’élevait à 695 M EUR en 2017 selon les chiffres de la Banque de France, en baisse de 5,8 % sur un an », apprend-on dudit document. Qui s’étend sur la présence économique de l’hexagone au Cameroun.
La présence française au Cameroun, souligne ce document, est le fait d’une centaine de filiales et d’environ 200 entreprises appartenant à des ressortissants français. Les groupes français sont notamment présents dans les secteurs de l’exploitation pétrolière (Perenco exploite les gisements off-shore au large de Kribi), l’industrie agroalimentaire (Compagnie fruitière, Bolloré, Vilgrain, Castel), le bois (Pasquet), l’industrie (Lafarge, Air Liquide), le BTP (Vinci/Sogea-Satom, Fayat/Razel, Bouygues), le transport et la logistique (Bolloré, CMA-CGM), les activités financières (Société générale, Axa), les télécommunications (Orange), la distribution (franchises des enseignes Super U et Casino, Total, CFAO/Laborex, et plus récemment Carrefour), etc.
Jean- Yves Le Drian indique être venu consolider la présence française sur plusieurs domaines. Il n’est pas exclu qu’au terme de sa visite officielle, de nouvelles entreprises françaises atterrissent au Cameroun, ou que l’on revoie sous une autre forme, le cas de Bolloré. Par ailleurs, une rencontre avec le premier patronat du Cameroun ce 24 octobre à 10h à son siège à Douala pourrait donner lieu à de nouveaux partenariats dans un bref avenir.
Aloys Onana