Le ministre de la Santé publique était à Douala le 6 mars, expliquer aux créateurs de richesses ce qui est fait pour affronter le Covid-19 si jamais les cas se multipliaient sur le territoire camerounais.
Corona virus n’est plus au stade des idées au Cameroun. Il est déjà bien là, venu à bord d’Air France. Le premier cas signalé est un Français qui vit au quartier Bastos à Yaoundé, où il a contaminé sa « compagne », une camerounaise. Ces cas font sursauter les patrons d’entreprises rassemblés au sein du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), et ont invité le ministre de la Santé publique (Minsanté), car, au-delà d’être une question de santé, le corona virus recèle de gros enjeux économiques, la raison de vivre des patrons d’entreprises.
Le Gicam, annonce Célestin Tawamba, reçoit dès la semaine prochaine une importante rencontre internationale en lien avec l’arbitrage. Des participants viendront du monde entier. Le Cameroun est-il disposé à répondre s’il avait plusieurs cas d’infection au covid-19 ? Veut-on savoir au sein du premier patronat camerounais. Spécifiquement, « le Cameroun est-il capable de recevoir tout type d’évènements de grande ou petite envergure sans risques ? » Interroge Célestin Tawamba.
Malachie Manaouda, le Minsanté, souligne que l’heure n’est pas à la panique. De fortes et nombreuses dispositions sont prises à Douala, et Yaoundé où des espaces de mise en quarantaine ont été aménagés, de nombreux hôpitaux apprêtés un numéro vert – 15 10 – est à composer au cas où l’on aurait un cas possible.
Les patrons d’entreprises veulent savoir si le gouvernement va rompre ou considérablement réduire des échanges commerciaux avec les pays à risque, réduire les déplacements de personnes en ce sens également étant donné que beaucoup s’approvisionnent en Chine épicentre du corona virus ainsi que d’autres pays concernés par la maladie. Les patrons veulent savoir si la centrale des achats des médicaments (CENAME) qu’ils trouvent « au bord du gouffre » peut permettre aux camerounais de tenir face au corona virus sans que l’on ne parle d’une quelconque rupture de stock de médicaments, ils veulent savoir si les fora et autres grands moments sportifs en vue et qui ont de fortes incidences économiques peuvent avoir lieu sans que le nombre de patients n’explose, ou même s’il venait à exploser, être maitrisé etc.
A toutes ces préoccupations, le Minsanté rassure. Pour lui, les cas trouvés au Cameroun sont mineurs car rappelle-t-il, dans les 76 pays du monde touchés, 80 % des malades sont des cas mineurs, 15 % des cas graves et 5 % sont des cas très graves. Or, les cas trouvés au Cameroun et actuellement mis en quarantaine sont des cas mineurs. La sécurité a été renforcée dans tous les aéroports du Cameroun et aux frontières. Dans la mise en place de ces conditions, de nombreuses chancelleries manifestent leur désir de travailler avec les autorités locales.
Il est expliqué aux capitaines d’industrie que le gouvernement travaille avec le Centre Pasteur, 1000 tests arrivent sous peu. Les capitaines d’industrie souhaitent que l’économie du Cameroun ne soit pas atteinte au plus haut point. « Pour sécuriser nos populations, nous sommes capables de faire retourner tout un avion et ses occupants si nous nous rendons compte qu’il y a danger », a confié Malachie Manaouda aux patrons du Gicam, qui, à leur tour, mènent actuellement une enquête sur les affres du Covid-19 sur l’économie camerounaise.
A.O