Le plus important regroupement patronal du Cameroun suggère des les habitudes qui permettront aux créateurs de richesses du Cameroun de continuer à jouer leur rôle malgré la pandémie du Covid-19.
Le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) sait très bien que le pays est entièrement plongé dans la psychose du coronavirus. Le nombre de personnes infectées est sans cesse croissant, avec à la clé, déjà quelques morts. Des camerounais vivants sur le territoire national ou non. La conséquence de cette situation peut conduire à un fort ralentissement, ou à l’arrêt momentané de certains outils de production, le risque ici est de conduire le pays à une inflation aux conséquences inimaginables.
C’est cette perception des choses qui pousse le président du Gicam à parler aux patrons d’entreprises. Car en l’espace de quelques mois, le coronavirus est devenu une pandémie qui affecte la santé, la sécurité des populations, les activités des entreprises et de l’économie, désormais en terre inconnue. Les enjeux donc, se convainc Célestin Tawamba, concerne l’Etat, les entreprises, les salariés, la société civile. Si du côté des pouvoirs publics l’on relève les mesures prises le 17 mars afin de limiter la propagation du virus, le Gicam note que cela réduit la marge de manœuvre opérationnelle des entreprises.
Pour autant, pas de quoi piaffer. « Nous devons assurer pleinement notre part de fardeau tout aussi essentiel dans la guerre contre cette pandémie, le monde économique constitue les « forces arrières ». Nous avons un rôle déterminant à jouer dans le nécessaire déploiement de la solidarité et de la résilience de l’outil de production », rappelle le patron des patrons du Cameroun dans un courrier à ses pairs le 27 mars. Tous les créateurs de richesses, chacun à son niveau devra, pendant toute la durée indéterminée de cette pandémie, assurer que sa structure contribue à sa manière à la marche de l’économie camerounaise, et même sous-régionale. « En tant que fondateurs et dirigeants d’entreprises, notre défi est d’assurer la continuité de la production, pas pour des raisons strictement économiques et financières, notamment dans les secteurs vitaux et dans tous les domaines connexes. Il importe en effet que nous n’ajoutions pas à la crise sanitaire, une crise de carence dans l’approvisionnement de nos populations », insiste Célestin Tawamba.
Cela passe, explique-t-il, par la réorganisation du travail, dans les usines camerounaises, la mise en place du télétravail (travail à distance) en partiel ou totalement de toute l’équipe de l’entreprise, l’avantage ici étant d’assurer la sécurité sanitaire des employés. Le Gicam, c’est plus de 1000 membres et plus de 200 associations. Tous ces membres sont concernés. « J’invite toutes les entreprises, partout où c’est possible, à examiner les aménagements nécessaires aux postes de travail pour permettre la sécurité sanitaire des salariés et la poursuite de l’activité, en toute sécurité et dans le respect des gestes des barrières et des règles de distanciation. »
Les entreprises et autres acteurs de l’entreprise doivent, prescrit le président du Gicam, briller par plus de solidarité, de compréhension et de souplesse, surtout dans la gestion des relations contractuelles entre clients et fournisseurs, entre donneurs d’ordre et sous-traitants, entre banquiers et entreprises, entre créanciers et débiteurs. Le premier et plus mouvement patronal du Cameroun travaille déjà à l’après épidémie, notamment sur son impact sur les entreprises. Pour cela, les entreprises sont donc appelées à remplir un formulaire disponible sur www.legicam.cm, et ouvrir l’onglet ‘’Covid-19’’. Le président du Gicam pense que le coronavirus « est peut-être le plus grand défi de notre génération. »
Albright Fandono
