La pandémie du corona virus touche tous les secteurs économiques. Mais le tourisme et ses sous-jacents paie le plus lourd tribut. C’est le cas de Franco Hôtel à Yaoundé. Les dégâts de la pandémie arrivée au Cameroun le 7 mars 2020 dévastent les revenus de cette entreprise. « Jusqu’au mois d’octobre 2020, nous étions à 669 millions de francs. Un mois et demi après, il faut ajouter au moins 20% », déclare Françoise Puene, Présidente directrice générale de cette entreprise.
La reprise économique est timidement annoncée dans certains pans de l’économie nationale et mondiale. Mais au niveau de l’hôtellerie, place n’est pas encore accordée à l’embellie. « L’après corona virus est encore une apparence. Il faut reconnaitre que les entreprises comme l’hôtel Franco qui dépend complètement de touristes d’affaires n’a pas encore repris ses activités. Le taux d’occupation aujourd’hui est à 2, 3, 4 %. C’est nul. C’est complètement zéro. Nous dépendons vraiment des autres. Vous savez, les camerounais ne vont pas à l’hôtel », déplore cette manager aguerrie.
Qui déplore d’autres tares qui minent son secteur économique de prédilection. « Nous avons trois difficultés aujourd’hui. Nous avons certes, le coronavirus, mais nous avons aussi le fait que les fonctionnaires, les autres camerounais, ont construit les appartements meublés partout et qui font une grosse concurrence déloyale aux hôtels, une concurrence qui n’est pas régulée. Le deuxième problème, c’est donc le corona qui est encore là, de nombreux pays ont confiné leurs populations. Le troisième problème, les entreprises qui faisaient des séminaires, des voyages, le font désormais par vidéo conférence. Nous sommes paralysés de tous côtés », se désole-t-elle.
L’espoir n’est pas perdu. Mme Puene pense que la bataille mondiale contre le covid-19 sera gagnée et que, parallèlement, les habitudes de compatriotes vis-à-vis des hôtels changeront. « Nous gardons espoir, qu’avec la venue d’un vaccin, les frontières vont rouvrir. Quand j’ai eu le privilège d’être conviée la dernière fois à une réunion organisée par le Premier ministre, j’ai pensé qu’il fallait certes sauver le tissus économique, les investissements, mais trouver des stratégies qui emmèneraient les camerounais à s’intéresser au tourisme, et à consommer camerounais, aller dans les hôtels », déclare-t-elle.
Aloys Onana