Dès son arrivée à la tête de la Fédération internationale de football association (FIFA) en 2016, Gianni Infantino avait vite fait de commander un audit sur les comptes afin de voir clair dans la gestion de son prédécesseur.
En moyenne 119. 527.100 FCFA (217.322 dollars). C’est le montant que le cabinet Deloitte a repéré comme malversations financières bénéficiées par le camerounais Issa Hayatou. Le but de cette somme ? « Les dépenses médicales ». Les fonds n’ont pas été personnellement puisés par cet ancien patron de la Confédération africaine de football et ancien patron intérimaire de la Fifa (2015-2016). Mais plutôt un appui de Joseph Sepp Blatter, l’ancien patron du football mondial de 1998 à 2016 .
A en croire Le Monde qui a eu accès à la ‘’Version préliminaire et confidentielle’’ de l’audit exigé par Gianni Infantino, le patron du football mondial, qui voulait voir plus clair dans la gestion du règne de son prédécesseur, Sepp Blatter, le cabinet Deloitte, qui a conduit l’audit, a fait de nombreux constats qui mettent clairement en évidence des abus qui ont le don d’enrichir des cadres de la fédération. Ainsi des largesses ont été repérées notamment en ce qui concerne le contrôle des remboursements de frais.
Concernant l’ancien président de la Fifa Sepp Blatter, le cabinet Deloitte a noté « des indemnisations sous la forme d’assurance-vie ou des cotisations de retraite supplémentaires (…) pas nécessairement comptabilisées dans les relevés de salaires et n’ont peut-être pas été déclarées à des fins fiscales ». Clairement, Sepp Blatter a perçu 322.375 dollars pour une assurance-vie de 2006 à 2009, et 477.458 dollars pour une complémentaire privée de retraite en 2006 et 2007. L’ancien patron du football mondial est également épinglé pour des donations obscures, dont 668.827 dollars versés par la Fifa à la Sepp Blatter Football and Humanity Foundation, “sur lesquels 100.000 furent payés à la fondation comme un cadeau d’anniversaire à M. Blatter”, note le rapport qui pointe en gros, des achats dans les boutiques de luxe, les dépenses médicales, les dons, etc. des canaux par lesquels l’équipe à Sepp Blatter passait pour instaurer la mal gouvernance à la FIFA.
L’audit a porté sur la période 2005 à fin 2015. Les résultats dudit audit ont été remis à Gianni Infantino en 2017. Le but était de « passer en revue les sommes versées, de 2005 à fin 2015, à plus d’une centaine de dirigeants, élus et membres de l’administration de la Fédération », ainsi que l’explique Le Monde dans son édition du mardi 18 février 2020. Jusque-là confidentiel, ce document n’avait jusqu’ici jamais été rendu public.
Aloys Onana
