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Corruption : la CONAC épingle de hauts magistrats très corrompus à Douala

by EDC
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Le président de cette institution  suggère au chef de l’Etat des stratégies pour diminuer les mauvaises pratiques dans ce corps.

Tout est parti des dénonciations pointant certains hauts magistrats dans la capitale économique du Cameroun. Des agissements qui agacent les usagers publics, qui ont donc jugé utile de faire recours auprès de la Commission nationale de lutte anti corruption (CONAC). Celle-ci à son tour, littéralement crispée par cette situation,  a saisi le chef de l’Etat Paul Biya. Le cas de corruption le plus emblématique, souligne Dieudonné Massi Gams – président de la CONAC- porte sur le litige foncier entre des magistrats du Tribunal de première instance (TPI) de Bonanjo et le Groupement de gendarmerie territoriale de Douala. Celui-ci s’est opposé à la libération  d’un homme jugé « dangereux criminel » alors recherché.

C’est notamment les gendarmes qui mettent à nu la forte corruption des magistrats. « Ces gendarmes mettent clairement en cause MM. Awala Wodougue et Kiam Jean Paul, respectivement Procureur  général du Littoral et Procureur du Tribunal  de première instance de Bonanjo qui, contre de l’argent, torpillent les procédures, ordonnent arbitrairement la libération de criminels et bafouent  la justice dans cette partie du pays », explique le président de la CONAC au chef de l’Etat dans une note en date du 23 novembre 2019.

Il ne s’agit pas de simples accusations imaginaires car « les recoupements effectués, dans le cadre des enquêtes que j’ai prescrites, confirment ces accusations de corruption de magistrats à Douala, au mépris des textes, de l’éthique et des idéaux d’une justice pour tous », soutient la figure de proue de la CONAC. Des deux magistrats incriminés, il y en a un qui se démarque. Kiam Jean Paul, par ailleurs Procureur de la République près le TPI de Douala Bonanjo. La CONAC sur son cas s’appesantit sur la corruption, l’enrichissement ostentatoire, abus divers.

Au regard de tous ces constats, la CONAC suggère quelques idées au chef de l’Etat qui pourraient à l’avenir emmener le corps des magistrats à moins de corruption. Parmi ces idées, la réforme profonde du Conseil supérieur de la magistrature, la réforme des modes de recrutement et de formation des magistrats en privilégiant le modèle anglo-saxon. Autre idée, la mobilité régulière des personnels magistrats car, fais remarquer Dieudonné Massi Gams, la longévité à un poste alimente les mauvaises pratiques, la révision du statut de magistrat, en revalorisant leurs salaires.

economieducameroun.com

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MUJEM GODREY 8 janvier 2020 - 21h44

Tout observateur averti des coulisses de notre justice ne saurait ne pas être abasourdi devant le fait que soit le Procureur Général du Littoral qui fait figure d’exception dans ce corps gangrené par la corruption qui soit accusé si grossièrement dans le cadre d’une »tentative de mise en liberté » d’un malfrat par un substitut? Surtout quand on sait que depuis son arrivée au Parquet de Douala, les arrestations arbitraires, les détentions abusives ont drastiquement baissées et surtout le fait que les Commissariats et Brigades ont de moins en moins la possibilité de se faire de l’argent en jouant les agents de recouvrement de dettes en privant de liberté les débiteurs et en les humiliants.
Les populations n’ont-elles pas recours à la justice populaire parce qu’en général les malfrats une fois pris sont systématiquement remis en liberté quelques temps après contre argent dans nos gendarmeries et commissariats?
N’est-ce pas tout simplement une tentative d’écarter les magistrats »empêcheurs de bouffer » et qui, de plus est remontent à la Haute Hiérarchie les frasques et les scandales de ces Auxiliaires de justice?

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MUJEM GODREY 13 janvier 2020 - 8h36

Pour tout observateur averti des coulisses de notre justice ne saurait ne pas être abasourdi devant le fait que soit le Procureur Général du Littoral qui fait figure d’exception dans ce corps gangrené par la corruption qui est accusé si grossièrement dans le cadre d’une »tentative de mise en liberté » d’un malfrat par un substitut? Surtout quand on sait que depuis son arrivée au Parquet de Douala, les arrestations arbitraires, les détentions abusives ont drastiquement baissées et surtout le fait que les Commissariats et Brigades ont de moins en moins la possibilité de se faire de l’argent en jouant les agents de recouvrement de dettes en privant de liberté les débiteurs et en les humiliants.
Les populations n’ont-elles pas recours à la justice populaire parce qu’en général les malfrats une fois pris sont systématiquement remis en liberté quelques temps après contre argent dans nos gendarmeries et commissariats?
N’est-ce pas tout simplement une tentative d’écarter les magistrats »empêcheurs de bouffer » et qui, de plus est remontent à la Haute Hiérarchie les frasques et les scandales de ces Auxiliaires de justice?

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