Il est demandé au gouvernement d’agir vite, de peur de voir toute l’économie camerounaise s’effondrer.
Le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) salue les récentes mesures prises par le gouvernement le 30 avril 2020 en vue d’un « assouplissement et de soutien afin de soulager les secteurs durement impactés par cette crise sanitaire », tel qu’énoncé par Joseph Dion Ngute. Si pour une bonne partie les 19 mesures prises par le gouvernement répondent à des suggestions faites par le Gicam le 22 mars, le premier mouvement patronal du Cameroun semble lui donner la mention « peut mieux faire ».
Car, apprend-on des sources officielles le 4 mai, une fois les 19 mesures rendues publiques, le conseil d’administration du Gicam s’est réuni. « Il a (…) relevé que ses propositions ont été partiellement prises en compte ; certaines d’entre elles nécessitant par ailleurs des clarifications. Si nous saluons la décision d’apurer le solde de crédit de TVA pour contribuer à restaurer la trésorerie des entreprises, nous déplorons l’absence de mesures douanières, de remboursement de la dette intérieure et la non-mobilisation des leviers bancaires », note Célestin Tawamba.
Qui souhaite que le gouvernement se penche sur d’autres aspects qui pourraient véritablement aider tous les pans de l’économie nationale pris dans les fourches caudines du coronavirus. « Globalement, nous considérons que ce premier train de mesures constitue une amorce vers l’objectif que nous appelons de nos vœux : celui de contenir les dérapages et dysfonctionnements économiques. Toutefois, le chemin qui y mène reste long. Ce d’autant qu’on peut d’ores et déjà relever le faible impact prévisible de ces mesures, au regard de la dégradation de l’économie et de l’appauvrissement des ménages. Par ailleurs, l’absence de mesures structurelles visant, non seulement à soutenir la trésorerie des entreprises toutes suffisamment ou durement éprouvées, mais aussi à relancer les activités des entreprises et de l’économie, demeure pour le Gicam un sujet de grande préoccupation. »
Paul Biya et ses ministres sont donc priés par les capitaines d’industrie de pendre le problème à-bras-le corps. L’heure n’est pas au saupoudrage, mais à une prise en compte holistique de la situation afin que l’économie locale résiste mieux pendant et après covid-19. D’ailleurs, « l’efficacité des premières mesures prises par le gouvernement ne sera effective qu’avec la mise en place de dispositifs de relance économique alliant des politiques budgétaire, monétaire et financier, ainsi que des politiques inédites de soutien aux entreprises et aux ménages. A cet égard, il convient de souligner que, si avant le Covid-19, la prise de mesures de relance économique était déjà une nécessité absolue, cette crise lui confère un caractère d’urgence qui ne saurait s’accommoder de toute forme d’hésitation ou d’inertie. »
Il faut donc encore un vrai remède de cheval à l’économie camerounaise, et c’est le gouvernement qui doit l’administrer. Le plutôt serait le mieux. « Nous nous associons pleinement aux efforts du gouvernement et nous l’exhortons à aller plus loin et plus vite dans la mise en place de mesures complémentaires propres à restaurer la santé des entreprises. » Le premier patronat du Cameroun dit être entièrement disposé à apporter sa contribution.
Aloys Onana