Les grands patrons d’Afrique centrale réunis au sein de l’Union des Patronats d’Afrique Centrale (Unipace) étaient en réunion par vidéo conférence le 14 mai 2020. Célestin Tawamba, Président en exercice, a sondé les cœurs et les reins de tous les mouvements patronaux de la sous-région. Parmi eux, Laurence Nassif, président du Groupement Interprofessionnel de Centrafrique (GICA), vice-président de l’Unipace, Alain Ba Oumar, Président de la Confédération patronale du Gabon (CPG), Alphonse Missengui, Président de UNICONGO, Doudoua Bichara, président de la Confédération Nationale du patronat du Tchad (CNPT), empêché, était représenté par Brahim Mahamat Dougri, membre du Conseil. Prenait également part aux travaux le Spécialiste principal des activités employeurs au sein du Bureau du Bureau international du Travail (BIT) pour l’Afrique centrale.
Au menu, le passage au crible des mesures prises par les pouvoirs politiques de la Cemac afin de faire face au coronavirus. L’observation des patrons réunis à l’Unipace est formelle. Elle « relève que les effets de cette crise sur les économies de la sous-région seront d’autant plus dévastateurs, que la crise actuelle survient à la suite de crises qui ont conduit la sous-région à mettre en place un programme d’ajustement économique et financier avec le FMI, dont la mise en œuvre au niveau de chaque pays n’est pas facilitée par la faible intégration des économies. »
Pourtant, dans les 6 pays, les mesures ont été prises pour barrer la voie au covid-19. De la fermeture des frontières terrestres à la distanciation physique, sociale, et le lavage des mains entre autres. Au sein de l’Unipace, Paul Biya et ses paires pourraient faire mieux. Les mouvements patronaux de la sous-région constatent que la gouvernance économique de la sous-région reste problématique et pose un sérieux problème quant à la gestion de la crise; relèvent « l’inefficacité et l’insuffisance » des mesures d’urgences prises par les Etats de la CEMAC ; notent que l’impact du coronavirus sera considérablement négatif sur le budget des Etats en raison de la forte dépendance des économies au pétrole, dont les cours ont fortement chuté.
L’Unipace lance un appel aux partenaires techniques et financiers, ainsi qu’aux bailleurs de fonds pour qu’ils consentent un appui exceptionnel aux Etats et en direction des entreprises, invite tous les patrons et entrepreneurs de la sous-région à une démarche solidaire pour la mise en œuvre et le développement d’une économie circulaire dans la CEMAC. Les pouvoirs publics, quant à eux, sont appelés à travailler de concert avec les mouvements patronaux de la sous-région « à travers un dialogue direct, pour préparer les mesures efficaces de soutien aux économies, face au choc économique lié à la crise du Covid-19, et pour véritablement entamer le processus d’intégration sous-régionale. »
Reine Kouna