Le GICAM fait trois propositions
Parce que l’économie est entrain de se paralyser à grands pas, le premier patronat tire à nouveau la sonnette d’alarme.
Le Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM) ne supporte plus l’absence des devises sur le marché camerounais. Le sujet avait déjà été au menu de la dernière assemblée générale de ce mouvement patronal qui rassemble plus de 1000 entreprises. C’était il y a un mois. Ce jour-là, Alphonse Nafack, le président de l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (APPECAM) décriait déjà à tue-tête ce problème. Qui n’a pas toujours trouvé de fin. Du coup, le Gicam revient à la charge et va plus loin. « Le GICAM exprime ses vives préoccupations face la situation d’extrême gravité de pénurie des devises dont souffre notre économie depuis plusieurs mois. Ce manque de devises est d’une ampleur sans précédent dans notre pays. Il se traduit au niveau des entreprises par un ralentissement considérable des opérations d’importation d’intrants, produits et équipements de production, ainsi que de maintenance de l’outil de production. En outre, à plus ou moins brève échéance, cette pénurie pourrait contraindre les entreprises à suspendre voire cesser leurs activités du fait d’une perte de confiance dans des relations distendues avec leurs fournisseurs et partenaires extérieurs. D’ores et déjà, certains prestataires ont suspendu leurs opérations avec le Cameroun et aucune visibilité n’est perceptible à l’horizon pour rassurer nos partenaires », déplore Célestin Tawamba dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
Le président du GICAM fait remarquer qu’au 15 juin dernier, les demandes de transfert totalisaient plusieurs dizaines de milliards de FCFA. Il observe que les délais d’exécution ne sont plus respectés, ceux-ci varient de plusieurs semaines à plusieurs mois. De plus, les commissions de transfert et d’achat des devises, ainsi que divers frais bancaires sont à la hausse, et les procédures de transfert plus longues et plus complexes. « De fait, les entreprises sont exposées à la perte de protection de leurs actifs en lien avec le non-paiement effectif des primes dues aux compagnies de réassurance internationales. Le risque-pays se dégrade et tend à détourner les assureurs-crédit de nos entreprises. Nos efforts sont restés vains malgré la nouvelle règlementation de change qui, pour l’heure, n’a guère permis d’apporter des solutions concrètes aux problèmes des entreprises ni à rassurer les opérateurs économiques, mais s’est caractérisée par des contrôles administratifs accrus préjudiciables aux opérations d’importation. »
Le GICAM élabore des idées qui pourraient permettre le renversement de situation. Ainsi, face aux menaces réelles de paralysie de l’économie, le premier patronat du Cameroun maintient le contact avec les autorités monétaires pour que des solutions à cette problématique soient identifiées et mises en œuvre. Trois mesures conservatoires sont suggérées afin de limiter les effets néfastes de cette crise des devises.
Le GICAM propose la suspension temporaire de l’importation de certains produits, le contingentement de l’importation de produits plus ou moins essentiels, la priorité donnée au paiement des importations de produits et services essentiels ainsi que des secteurs stratégiques.
Aloys Onana