Les faits se sont déroulés à Douala le 16 février. La victime n’a pas trouvé la mort et suis encore des soins intensifs.
A 9 ans, le jeune Dieudonné (prénom d’emprunt) sort de très loin, après avoir profondément côtoyé la mort. Le 16 février 2020, son frère aîné, Blaise Nji, 19 ans s’associe à son ami Awa, 19 ans également, et embarquent Dieudonné sur une moto, de Ndogpassi où ils vivent, Douala 3e, au village Missolè, une banlieue de Douala, sur l’axe qui mène à Yaoundé. Une fois là-bas, ils entrent en brousse. Blaise Nji bande les yeux de son frère cadet – ils sont issus d’un même ventre- et à l’aide d’une lame, lui fait une entaille sous la gorge. La blessure n’est pas négligeable : 16 centimètres de long et 4 centimètres de profondeur. Le sang qui gicle en vrac donne la certitude aux deux bourreaux que l’objectif est atteint, Dieudonné est sans doute mort.
Avant d’arriver à cette scène, il faut remonter trois jours plus tôt. « J’étais à la maison avec mon ami. J’ai déposé mon téléphone sur la table. Mon ami l’a pris et s’est connecté sur Facebook. Il a fait la rencontre d’un homme, avec lequel il a commencé à échanger par Messenger. Le monsieur rencontré lui a demandé comment il pouvait l’aider. Il lui a répondu qu’il veut de l’argent. Le monsieur lui a demandé deux photos. Il les lui a envoyées, ma photo et la sienne. Ils ont commencé à échanger par whatsapp. Le monsieur lui a dit que s’il veut de l’argent il doit faire un sacrifice », relate Blaise Nji.
L’engagement de faire un sacrifice est pris par les deux jeunes. Ce sacrifice devra se faire dans les 03 jours. Seulement deux jours après, le commandeur du sacrifice hausse le ton. Il exige que le sacrifice soit fait le plus rapidement possible sinon, c’est Blaise Nji et son ami Awa qui passeront de vie à trépas. Pris de panique, décision est donc prise d’exécuter le petit Dieudonné qui est à la maison. Seulement, après lui avoir tranché le cou et l’abandonné pour mort, les deux bourreaux retournent à Ndogpassi téléphoner à leur client qui doit leur transférer les 300 000 dollars américain promis, près de 150 millions de FCFA.
Et là, surprise. Le téléphone du client ne passe plus. Entretemps, le petit Dieudonné a retrouvé ses forces. Il sort de la brousse tout saignant. Deux femmes qui rentrent de la prière l’aperçoivent et le conduisent chez le chef de village. Vite, direction, un hôpital de renommée à Douala. La police est alertée. Les recherches sont engagées. Vingt quatre heures suffisent pour que Blaise Nji tombe dans la nasse, pendant que son ami qui a établi le contact avec le client reste encore introuvable. « Il s’agit d’une tentative d’assassinat pour un crime rituel », indiquent des sources policières, déterminées à mettre fin à la fuite d’Awa, originaire de Santa –en zone anglophone- tout comme Blaise Nji.
A.O