La pénétration de l’internet est exponentielle au Cameroun. De 21 % en 2016, l’Union internationale des télécommunications (ITU) l’estime à 30 % depuis janvier 2020. Une bonne avancée. Qui a ses avantages. Car selon le rapport ‘’Hootsuite’’ et ‘’We Are Social’’ rendu public en janvier dernier, le Cameroun compte 7,8 millions de personnes connectées par jour.
Cette performance qui indique que le pays n’a pas un grand retard technologique –du moins sur le plan de la connectivité internet- aux nouveaux media ne va sans revers. Pr Ebot Ebot Enaw, le patron de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic) relève les « fake news » et les « deepfake » – de fausses informations rendues volontairement comme telles par des individus qui peuvent, soit faire un message écrit, soit procéder par une image parlante qui donne des allures de vrai, alors qu’elle est toute fausse- un phénomène devenu régulier.
Des arnaques à la cybercriminalité en passant par le détournement des avoirs bancaires, l’univers de l’internet au Cameroun est parsemé d’une pléthore de maux. Les travaux de la huitième édition du Forum national sur la gouvernance de l’internet l’Antic à Douala le 17 juin 2020 portaient donc sur l’examen de la politique gouvernementale sur la gouvernance des données, l’utilisation des données financières et marketing dans la prise des décisions, la collecte et l’utilisation des données dans le contexte bancaire. Mais aussi d’autres aspects ont été examinés comme la protection juridique des données personnelles, la veille sécuritaire du cyberespace national et la ‘’gourvenance intelligence’’ dans la dépense publique, cas de PrideSoft, une application centrée sur les données.
Ebot Ebot Enaw soutient que la collaboration entre tous les acteurs, la mise en place d’un cadre juridique adapté aux réalités camerounaises, des infrastructures techniques de pointe telles que les Data center, les points d’échange internet (IXP), l’infrastructure Clé Publique (PKI), le Centre d’alerte et de réponse aux incidents de sécurité informatique (CIRT) et une culture cyber éthique apparaissent comme des atouts « majeurs » pouvant aider à une meilleure sécurisation du cyberespace camerounais.
Aloys Onana