Selon le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), notamment son Centre dédié à la PME, le segment de ces entreprises n’est pas couvert de bonnes nouvelles. Les seules qui très souvent font échos, sont quasi universelles. « Quelle que soit la situation qu’on a par rapport à l’équateur, c’est le même problème. Quand vous approchez les banques, elles disent la problématique du financement des PME a pour cause principale l’absence de concorde, l’irrégularité, voire la non existence de leurs états financiers, l’absence de garanties suffisantes. Du côté des PME, c’est une seule cause. Les banques exigent des garanties insurmontables, imprésentables, avec des taux d’intérêt particulièrement élevés. Il faut des solutions pour venir à bout du problème. Avoir une vision consensuelle de la coopérative afin de trouver des solutions efficaces aux PME », plante Aline Valérie Mbono, directrice exécutive du Gicam.
Une observation peu reluisante que renforce le Centre de développement de la PME (CDPME) du Gicam. Les PME, apprend-on, ne représentent que 13 % du PIB local, taux largement très en dessous de ceux observés en Côte d’Ivoire (23 %), au Sénégal, (27 %), au Kenya (32,4 %), au Maroc, (65 %) et Afrique subsaharienne de manière globale, qui est de 47,3 %.
Le CDPME pointe que le créneau PME ne représente qu’une très faible part des banques et des instituts financières estiment ces entreprises sont à risque et très moins attractives. Et comme la crise sanitaire est venue aggraver les difficultés des entreprises en matière de trésorerie et d’accès au financement, il est question de trouver de nouveaux axes.
Ce qui, le 16 juillet 2021, a poussé le Gicam a centré la première édition de PME MeetUp autour des stratégies à développer pour que cette bataille entre PME et banquiers connaisse un nouveau statut. Celui qui permettra à toutes les parties de mieux se considérer, sans plus se mettre les barrières les uns les autres.
À ce sujet, Amelin Mbappe Epoh, banquier, indique quelques questions auxquelles chaque patrons de PME doit répondre avec de toquer à la porte d’une banque. « La banque vous demandera toujours, est-ce que je peux faire confiance à cette entreprise ? Cette question repose sur la moralité, l’éthique. Si une banque n’a pas confiance en vous, elle aura du mal à vous financer. » La deuxième question porte sur l’existence du marché de la PME aujourd’hui et demain. Si le banquier ne perçoit qu’un nuage de fumée aux questions relatives à ce volet, le financement sera difficile. Et la troisième question, est-ce que l’entreprise gagne de l’argent aujourd’hui ? Le fera-t-elle demain ?
D’autres facteurs entrent en jeu, au-delà des garanties tant décriées. « La banque a ses méthodes pour apprécier la confiance, elle a plusieurs outils pour apprécier la confiance du client. Il faudrait que l’entreprise soit légale, qu’elle soit créée au moins, qu’elle ait au moins son registre de commerce. L’autre critère, c’est l’expérience. Même si le client n’a pas d’expérience, on cherchera à savoir si elle a des personnes suffisamment formées dans l’activité qu’elle mène. Le banquier peut vous demander si vous avez des crédits ailleurs. Vous pouvez répondre par la négative. Mais la banque a des outils pour le vérifier », explique Amelin Mbappe Epoh.
A.O