Le 22 décembre 2021, Pierre Oba, ministre d’Etat en charge des Industries minières et de géologie de la République du Congo (le Congo) a effectué une visite de travail au Cameroun. Il été reçu en audience par plusieurs membres du gouvernement camerounais. Parmi eux, Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la présidence de la République, Gabriel Dodo Ndoke, en charge des Mines, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, le patron du ministère des Transports (Mintrans).
Avima Iron Ore de son côté invite le gouvernement camerounais à la clairvoyance et à plus de prudence car un profond différend oppose actuellement le Congo et le premier partenaire à gagner ce marché d’exploitation de la minerai de fer de Avima ainsi que de la construction d’une ligne de chemin de fer de 500 Km entre le Congo et le port de Kribi. « Les entreprises telles que Avima ont été les premières à proposer des solutions pour financer et développer des infrastructures ferroviaires et portuaires afin de permettre à l’ensemble de minerai de fer d’Afrique centrale et occidentale de produire et d’accéder aux marchés d’exportation. Ces projets et les infrastructures associées profiteraient également au Cameroun, mais tout cela est désormais menacé », pointe Avima Iron Ore.
Qui ne manque pas de rappeler que des experts indépendants relèvent qu’un tel investissement pour le Cameroun ferait ressortir deux risques majeurs. Le premier est économique et le second, politico-diplomatique. Le risque économique, analyse-t-on, pourrait porter sur le double jeu du Congo qui a son propre port à Pointe Noire et qui pourrait, à tout moment, choisir d’y faire ses transactions. Quant au risque politico-diplomatique, il provient de l’engagement du Congo dans ce projet. Le pays a été trainé devant des juridictions arbitrales internationales pour ce projet. Bien plus, « sans production dans les minerais de fer et avec un intérêt faiblissant des investissements internationaux, le Congo ne pourra pas obtenir de financement pour les infrastructures ferroviaires et portuaires. »
Parallèlement, ce différend a déjà parcouru le monde. Et l’univers des investisseurs internationaux regarde désormais le Congo comme un pays où investir est doublement risqué du fait des mauvaises pratiques au sommet de l’Etat. Et donc, explique Avima Iron Ore, « la dernière visite de Pierre Oba fait suite aux tentatives ratées en début d’année, d’amadouer le gouvernement camerounais afin de conclure un accord sur le minerai de fer lors d’une visite d’État du Cameroun au Congo. L’accord a été rejeté par le Cameroun, ce qui a mis Oba et le gouvernement de Sassou Nguesso dans l’embarras. »
Les premiers investisseurs retenus pour ce projet ne ferment pas toutes les portes pouvant aider à trouver un dénouement à ce différend. Notamment l’indemnisation ou de la restitution des permis d’exploitation minière à celui qui avait gagné en premier la réalisation de cette infrastructure. En attendant, des experts aguerris dévoilent que les mesures prises par le gouvernement congolais « pour saisir illégalement » les projets de fer d’investisseurs internationaux de renommée mondiale, dont Avima Iron Ore, Sundance Resources et Equatorial Resources, « rendent désormais improbable le développement de l’ensemble de minerai de fer d’Afrique centrale et occidentale ».
Des observateurs proches du dossier rappellent qu’avec plus d’un milliard de dollars d’investissement à ce jour, le Congo était sur la bonne voie pour mettre en ligne ses opérations de minerai de fer, ce qui aurait transformé le pays en créant des emplois, en stimulant les exportations et en augmentant les revenus du gouvernement. La mine de Avima aurait généré plus d’un demi-milliard de dollars de revenus rien qu’en 2021. Aussi, indique-t-on, Avima aurait été en mesure d’employer des milliers de personnes directement et indirectement. « L’arrêt de la première production a coûté des emplois, empêché la création d’autres emplois et stoppé le développement local des infrastructures », se désole Avima Iron Ore.
Aloys Onana