Le président du tribunal administratif a ordonné le 27 octobre la suspension des effets de l’arrêté n°000258/MINDCAF du 03 juillet 2012 déclarant d’utilité publique les travaux de création de la réserve foncière dans la vallée du Ntem et la construction des logements pour l’agro-industrie appartenant à l’homme d’affaires Emmanuel Neossi.
La même ordonnance du président du tribunal administratif suspend aussi les effets du décret n° 3294/PM du 11 août 2016 incorporant 66.430 hectares, 10 ares, 20 centiares des terres de ce département du Sud dans le domaine privé de l’Etat, espace pour lequel trois personnes avaient été indemnisées à hauteur de 17.535 FCFA par individu.
Selon Me Christian Engo, président du collectif des avocats mobilisés pour la défense des droits des collectivités coutumières Ntoumou et Mvae- ethnies du coin- il s’agit d’une bataille qui est gagnée, mais le combat continue. « Le tribunal de Yaoundé centre administratif a répondu favorablement à la requête aux fins de suspension des effets du décret et de l’arrêté qui nous dépossédaient de plus de 66.000. Hectares. On attend actuellement la suite qui est l’annulation totale de ces actes administratifs manifestement illégaux. A titre de rappel, nos avocats, après le dépôt des recours gracieux préalables en annulation des actes administratifs sus évoqués avaient initié une procédure en suspension des effets des actes administratifs. C’est cette procédure qui vient de connaître un aboutissement heureux. La procédure en annulation au fond des actes administratifs (décret de 2016 et arrêté de 2012) a été déposée devant le tribunal administratif qui se prononcera, c’est notre souhait, dans le sens de l’annulation pure et simple », indique l’homme de droit.
L’homme d’affaires de Kékem –où Emmanuel Neossi possède une usine de transformation de cacao- avait voulu avoir des terres dans la Vallée du Ntem, procédure qui sera émaillée de nombreux goulots, ce qui poussera les populations du coin à se dresser contre lui en demandant l’arrêt de cette initiative. La justice est donc entrain de donner raison aux populations de la Vallée du Ntem. « Restons mobilisés pour obtenir l’annulation totale en signant massivement les fiches, défendons nos terres. Ces éléments seront utilisés par les spécialistes en temps opportun. La chefferie traditionnelle, par ma voie remercie toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour ce combat noble qui n’est pas encore terminé », déclare le collectif d’avocats à l’endroit de leurs populations.
Reine Kouna