Dans les couloirs très aseptisés de la diplomatie, l’arrivée du chef de l’Etat français le 26 juillet prochain au Cameroun ne fait pas de doute. Toutes les commissions sont à pied d’œuvre. Des indiscrétions dévoilent une forte délégation à la suite du numéro un français. 40 journalistes seront de la partie. Sont aussi signalés, au moins 5 ministres, parmi lesquels celui de la Défense et celui des Relations extérieures.
A leur côté, des figures influentes de la diaspora, des gens qui s’activent très souvent en back-office pour des relations diplomatiques, économiques etc. entre la France et le Cameroun. Emmanuel Macron arrivera le 25 juillet au soir. Si son audience avec Paul Biya est fixée autour de 11h pour une durée indéterminée, l’on sait que toute la délégation française n’ira pas au Palais de l’Unité. Et que, avant ce départ pour Etoudi, Emmanuel Macron aura déjà rencontré les français installés au Cameroun.
Une fois parti pour le Palais présidentiel – où personne n’a encore le contenu de ce qui est en vue entre Paul Biya, 89 ans et Emmanuel Macron, les échanges pourraient avoir une très forte coloration politique- les hommes d’affaires français et camerounais vont se pencher sur des questions profondément économiques, loin d’Etoudi. En tête, la question de la souveraineté alimentaire. Comment sort-on le blé d’Ukraine en l’occurrence ?
Mais les patrons locaux ont déjà leur idée sur le sujet agricole qui sera en débat entre français et camerounais. En effet, le 23 juin 2022 après la lettre de Célestin Tawamba à Emmanuel Macron le 8 juin, Marie Audouard, Conseillère Afrique et Diasporas à l’Elysée est reçue au Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam). Et dans les échanges, la France exprime alors le souhait d’identifier des partenaires avec lesquels coopérer pour le développement de l’agriculture camerounaise.
Car, avait souligné Célestin Tawamba dans son courrier à Emmanuel Macron qui est par ailleurs président du Conseil de l’UE, « ensemble, nous avons le devoir d’agir pour éviter que la jeunesse africaine ne ploie sous la famine et ne soit tentée par une aventure sans lendemain ou séduite par les sirènes des nouvelles chapelles idéologiques. »
Une option qui est renforcée par le Gicam, attaché au concept « Industradition » du Professeur Charles Binam Bikoï et au concept « FARM » d’Emmanuel Macron, très attaché à l’agriculture. « Les travaux de Yaoundé entre les deux délégations examineront les chaines de valeur pour doper la souveraineté alimentaire », se projette-t-on.
Emmanuel Macron lui, arrivera à la fin de ces assises pour écouter les résolutions. Plus tard donc, un concert musical de Yannick Noah est prévu, tout comme des rencontres avec des partis politiques, la société civile. Ici, l’on parlera de la démocratie et du développement durable face à 200 participants.
Aloys Onana