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by EDC
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6 % de familles en situation d’insécurité alimentaire sévère

Elles ont un seul repas par jour, une ration qui n’est pas de qualité.

6 %. C’est le nombre de ménages en situation d’insécurité alimentaire sévère dans la capitale économique. La révélation est de la Société savante Cheikh Anta Diop, qui a produit  le Diagnostic rapide du système alimentaire urbain de Douala (Systaldo), une étude sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de la Communauté urbaine de Douala  (CUD) afin de voir les modes alimentaires, les quantités des repas, leur qualité, les conditions de vente etc.

De cette étude présentée à Douala du 27 au 28 juin, un autre visage de la capitale économique, loin des idées roses qu’on pourrait se faire de cette ville, épicentre du business au Cameroun. « Il y a 6 % de ménages qui consomment un repas par jour et ces ménage sont en situation d’insécurité alimentaire sévère parce que dans un ménage où on consomme un repas par jour, la qualité de ce repas pourrait faire problème car, c’est la preuve qu’on est dan un ménage à très faible revenu. Nous profitons pour rappeler qu’en 2011, cette insécurité alimentaire était de 1,7 %. Qu’est ce qui peut expliquer cette montée brutale et rapide en huit ans ? Nous nous sommes rendu compte qu’avec les tentatives de déstabilisation de notre pays, Douala est le point de chute de plusieurs dynamiques migratoires, en même temps il y a une croissance de pauvreté au sein de la population. Les démunis et les pauvres souffrent davantage », analyse Dominique Meva’a Abomo, l’un des rédacteurs de cette étude.

De celle-ci, l’on apprendra que les vivres consommés à Douala proviennent  du département du Moungo, de l’Ouest à plus de 70,74 %, la viande fraiche provient du grand Nord à 18,5 %. Il existe aussi d’autres petites poches de ravitaillement basées à Douala et ses environs. Malgré cela, l’accès à la nourriture n’est pas toujours aisé. « Nous avons noté que 28 % des ménages ont deux repas par jour, 53 % des ménages ont trois repas par jour, c’est-à-dire le matin, à midi et le soir, il y a 4 % des ménages ont quatre repas par jour, ça veut dire le déjeuner, un repas à midi, en soirée et en fin de soirée il y a souvent un casse croute qui est considéré par ces derniers comme repas dans les documents de collecte des données. »

Le Systadol a par ailleurs élaboré le profil des repas les plus consommés dans la capitale économique. Il en ressort que la sauce d’arachide – poisson – riz, constitue le mets le plus consommé. Suivi de la sauce tomate-viande-riz. En suite du haricot sauté avec du riz et des tubercules. « Nous profitons pour rappeler que le riz est le complément le plus  consommé. La conséquence est la dépendance de l’importation et ça c’est un réel problème car en 2008, nous avons vécu des situations de crise. Il suffit qu’à l’international les problèmes se posent, nous nous retrouvons déstabilisés », fait remarquer la Société savante Cheikh Anta Diop.

Autres mets très consommés,  du légume, Ikok –Okok –  qui est consommé très abondamment dans la ville avec des tubercules. Le cinquième menu c’est la banane malaxée avec du poisson, sec ou frais. Le mbongo tchobi au poisson frais avec les racines tubercules, plantain  et même du riz, constitue le sixième menu le plus consommé. Les légumes feuilles sautées avec les racines tubercules plantain constitue le septième menu, les légumes feuilles sans sel avec du maïs du genre sanga  ou avec des tubercules constitue le huitième menu le plus consommé, d’autant plus que la population urbaine tend de plus en plus à une certaine diététique dans les régimes alimentaires. Les pâtes alimentaires sautées constituent le neuvième menu. « Honnêtement nous avons été surpris, nous nous attendions que les pâtes alimentaires soient en tête, mais les ménages ne consomment pas les pâtes comme on le voit. C’est beaucoup plus les jeunes étudiants. Mais dans les ménages, ce sont nos mets africains, c’est beaucoup plus le riz qui s’est invité. Le eru avec viande et water fuvuvu constitue le dixième menu le plus consommé dans la capitale économique. »

L’on ne saurait parler d’une étude alimentaire sans parler de l’eau consommée. L’étude sus-évoquée relève que le problème de l’eau potable est criard. Les chercheurs de la Société savante Cheikh Anta Diop constatent que 47,4 % de personnes boit environ 1,5 litre d’eau par jour ; 45,18 % boit entre 1,5 à 2,5 litres par jour ; 7,42  % absorbe entre 2,5 et 3,5 litres d’eau par jour. Aucun individu ne buvant plus de 3,5 litres d’eau par jour n’a été identifié. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas, observent-ils. « On peut en trouver mais dans notre échantillon, nous n’avons pas identifié. La moyenne générale, un citadin de la ville de Douala consomme en moyenne 1,45 litres d’eau par jour. »

Aloys Onana

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