Audrey Welly Njembelle est dans un différend profond contre le port autonome de Douala (PAD). La pomme de discorde, un lopin de terre de 3700 m² situé à Bonanjo, lieu-dit «Kondo». De l’avis de nombreuses sources crédibles, l’espace à l’index a été attribué en 2001 par l’ancien tout puissant et toujours très respecté Prince René Douala Manga Bell, alors chef supérieur de 1er degré du Canton Bell, à Justine Mireille Njembelle, décédée le 31 mai 2020, génitrice d’Audrey Welly Njembelle. L’on ne se limitera pas seulement à la parole du chef. Des papiers administratifs viendront renforcer l’ossature du domaine, pour une jouissance paisible dans la durée.
Seulement, le PAD est en passe de déguerpir la propriétaire des lieux, nonobstant la gamme des documents administratifs de la patronne de céans. « Les décrets N° 77/414 du 20 octobre 1977 modifiant la délimitation du domaine public portuaire du Port Autonome de Douala-Bonabéri, celui N° 99/130 du 15 juin 1999 portant création du Port Autonome de Douala, le décret du président Ahmadou Ahidjo consigné dans le Journal Officiel du Cameroun N° 75/498 cm Yaoundé, le 03 Juillet 1975 (Article 2 du décret présidentiel limitant le titre foncier du PAD) n’intègre aucunement l’espace que le PAD est accusé d’arracher », s’étrangle de colère une voix proche du dossier.
Et d’ajouter. « Comment comprendre que le PAD soit entré en jeu ? Il est de notoriété qu’il n’ait point de coïncidence en pareille circonstance, surtout qu’en la matière, même les responsables du PAD ne parviennent pas jusqu’à date à produire la moindre preuve des prétentions immobilières du cette société d’Etat sur l’espace querellé. »
Ainsi, pour certains, il y aurait des acteurs tapis dans l’ombre qui, comme un tremplin, s’appuient sur le PAD pour prendre possession de manière stratégique de l’espace auquel personne n’a pu accéder du vivant de feue Justine Mireille Njembele. « Il y a urgence de premier ordre à résoudre ce problème, quand on sait que le PAD est déjà en litige avec des populations au lieudit Essengue alors qu’elles y étaient installées grâce au sauf-conduit que leur servit le canton Bell », observe –t-on.
En rappel, à Douala, les problèmes fonciers sont récurrents. Et les populations autochtones en souffrent énormément. De l’affaire de Dikolo – qui n’a pas encore dit son dernier mot- en passant par Essengue et bien d’autres cas dans la capitale économique, le peuple douala subit très souvent des expropriations des terres où sont enterrés ses ancêtres, ses enfants et où, depuis des siècles, leur histoire s’est construite. « L’affaire Audrey Welly Njembelle ne doit pas aboutir à cette injustice. La justice protège tout le monde et au besoin, bien se pencher sur le cas des plus faibles », analyse une source. Au PAD, aucun commentaire n’est fait sur ce sujet, que certains avocats de l’entreprise confessent ne pas connaître.
Godlove Tekam