« Nous avons pour missions d’encadrer des PME et les aider à trouver des financements auprès des cibles appropriées »
Banquier de formation, Master 2 professionnel en banque, Master 2 recherche en finances, et titulaire d’un doctorat en économie monétaire et bancaire, spécialité finance, le patron de Crédit et Stratégie est passé par CITI Bank Cameroun, Société Générale, entre autres. Son rêve, voir les jeunes compatriotes embrasser l’entrepreneuriat avec plus d’engagement pour renforcer la création des richesses.
Vous avez lancé en décembre 2023 votre entreprise, Crédit et Stratégie. De quoi s’agit-il ?
Cette appellation de Crédit et Stratégie tient à un fait. Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de petites et moyennes entreprises (PME) n’ont pas accès aux financements et sont convaincues que les banques camerounaises ne financent pas notre économie. Ce qui est peut-être vrai. A condition de prendre en compte certains paramètres. Il y a un problème d’information financière ou de structuration de leur dossier de financement. Beaucoup font des demandes qui ne cadrent pas avec le type de banque. Toutes les banques ne prennent pas le même segment de risque. Chez Crédit et Stratégie – un cabinet financier– nous maitrisons le système financier entièrement, ce qui nous permet d’orienter les besoins de financements en fonction des segments et du champ des risques de chaque banque.
Un exemple ?
Si vous prenez par exemple les banques anglo-saxonnes, beaucoup ne prennent pas des risques avec des clients PME. Par conséquent, elles prennent plus des risques pratiques comme les marchés publics. Il y a des banques camerounaises qui prennent des risques avec des PME, tandis que les banques internationales travaillent plus avec les succursales de leur pays d’origine. C’est donc plus facile que ces banques internationales donnent plus des financements à ces entreprises que de donner aux PME. Ce n’est pas parce que vous avez vu banque, que vous y irez directement demander du crédit pour votre PME. Nous avons donc pour missions d’encadrer des PME et les aider à trouver des financements auprès des cibles appropriées. Nous montons le dossier, nous le structurons car un dossier peut être rejeté à cause d’une incohérence d’information, une incohérence qui peut être le fait du mauvais montage du dossier. Nous analysons les dossiers en amont pour mesurer le risque, accompagner les banques dans la prise des risques afin que leur prise de risque soit bien encadrée.
Il y a des clients qui excellent dans de mauvaises pratiques, comme le non remboursement du crédit…
Nous accompagnons pour le recouvrement. Si le client que nous avons accompagné ne paie pas, la banque peut nous faire appel et nous l’accompagnons dans le processus de recouvrement et un règlement à l’amiable car nous sommes également sur des programmes avec nos clients, ce qui veut dire que nous avons une meilleure maitrise de nos clients. Il peut y avoir des clients qui n’ont pas besoin de liquidité, mais veulent du matériel. Nous leur établissons des dossiers pour accéder au leasing. Nous avons des partenaires, des banques, établissements de microfinances aguerris en ce type d’opération, ce qui permet que le client qui nous sollicite pour un dossier de leasing peut rapidement accéder à son besoin en toute tranquillité. Grâce à nos conseils. Ce qui fait éviter les détournements de fonds, l’oubli de l’objet des financements. Tout comme grâce à nos conseils, on vous pouvez mieux murir votre projet et éviter ainsi d’investir à pertes dans des immobilisations, des passifs, pour mieux les mettre dans des actifs. Il y a donc une batterie d’idées pour aider à mieux structurer les projets et bénéficier des fonds. Nous accompagnons par le conseil et dans l’implémentation de la stratégie de la vision. Nous développons des plans d’action pour les PME car bien nombreuses sont celles qui font souvent de la navigation à vue.
Jeune entreprise, combien d’employés avez-vous recrutés ?
Nous avons dix employés. Le responsable des opérations est basé à Yaoundé, nous allons ouvrir l’agence de Yaoundé très bientôt. Dans le cadre de nos activités, nous avons les crédits manager, qui sont ces spécialistes qui sont chargés d’aller dénicher ces entreprise qui sont dans le besoin de conseil, les accompagner financièrement, dans les conseils, la stratégie. Nous avons des comptables, des fiscalistes en charge de la fiscalité des PME pour les accompagner dans le conseil fiscal afin qu’elles soient mieux structurées.
Vos collaborateurs sont issus des écoles camerounaises comme vous le rappelez toujours…
Effectivement. C’est des titulaires de bacc+5. Nous essayons de prendre les meilleurs de l’université catholique, l’Essec, Master recherche, qui sont plus ouverts, nous avons également un service juridique en charge des contentieux (des Master recherche en droit). A cela il faut ajouter un département de mobilité international. Nous avons signé un contrat avec un groupe de voyages mondiaux, pour accompagner la mobilité internationale des étudiants. Ils peuvent aller en Inde, aux USA pour aller apprendre la langue, en Inde pour la médecine et les métiers de l’informatique. Le reste est pris en charge par le gouvernement indien. Nous prenons les titulaires de baccalauréat et de BEPC. Cela permet aux jeunes d’aller se former à l’international afin de rentrer s’occuper de notre économie.
Des indiscrétions vous annoncent également à Dubaï…
L’ouverture de notre bureau de ce côté est prévue pour la fin de cette année. Dubaï étant la plateforme économique mondiale, nous sommes entrain de travailler pour implanter le cabinet à Dubaï afin de faciliter la visibilité internationale de l’économie camerounaise, des hommes d’affaires camerounais et les aider à faire des affaires en B to B ou des créateurs de richesses issus d’ailleurs. C’est une ville touristique qui reçoit de nombreux fortunés et donc, il faut y être.
Propos recueillis par Aloys Onana