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Electricité : les délestages vont se poursuivre au moins jusqu’à la fin du mois de mars 2024

by EDC
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La visite du ministre de l’Eau et de l’énergie ce 22 février a permis au membre du gouvernement de redonner à l’opinion les causes des coupures intempestives du courant électrique.

La prise de parole de Célestin Tawamba, président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam) a été ponctuée de coupures d’électricité.  Une situation qu’explique Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee). « S’agissant de la situation actuelle, caractérisée par des perturbations de la fourniture en énergie électrique dans plusieurs centres urbains et périurbains du Réseau Interconnecté Sud (RIS), elle se justifie par un déséquilibre accru entre l’offre et la demande en cette période d’étiage. »

Bien plus, « à la différence des centrales hydroélectriques de Songloulou et d’Edéa qui bénéficient de l’eau stockée dans les barrages réservoirs du bassin de la Sanaga, la centrale de Memve’ele ne bénéficie pas des mêmes capacités de régulation sur le fleuve Ntem. Cette situation, affecte donc sa production d’électricité pendant les saisons sèches allant de décembre à mars et de juillet à août. A titre d’exemple le barrage de Memve’ele a atteint une décrue de 906 m3/s à 76 m3/s en août 2022 et à 47 m3/s en mars 2023 », se défend le membre du gouvernement. Qui, curieusement, n’accuse plus Eneo d’alimenter le Cameroun en coupures intempestives de courant et de l’exposer aux troubles sociaux comme il le redoutait dans son courrier du 9 février 2024.

Ainsi donc, ajoute-t-il, l’on a observé une baisse drastique de la production de Memve’ele qui est passée de 200 MW en décembre 2023 à 35MW en journée actuellement. La conséquence de cette baisse de l’hydrologie est l’apparition d’un déficit de près de 170 MW avec pour conséquence les rationnements et délestages observés dans le Réseau interconnecte Sud. En dehors de ce cas, Gaston Eloundou Essomba pointe du doigt les difficultés d’approvisionnement en combustibles des centrales thermiques qui contribuent à stabiliser la fourniture en énergie électrique. « Leur fonctionnement est assujetti à un coût onéreux et aux difficultés d’approvisionnement en combustible. A titre d’exemple la consommation journalière de l’ensemble des centrales thermiques du RIS (Oyomabang, Dibamba, Mbalmayo, Logbaba, Limbé, Bamenda) est évaluée à environ 810 mille litres pour un coût de 550 millions FCFA soit 16,5 milliards F CFA par mois. »

Gaston Eloundou précise qu’il faudra supporter les délestages pour un bon bout de temps. « J’invite l’ensemble des opérateurs économiques ainsi les populations, à faire preuve de patience face à cette situation qui se veut essentiellement conjoncturel et qui devrait trouver définitivement un dénouement d’ici la fin du mois de mars. »

La réponse du Gecam. « Les attentes du secteur privé et même des ménages en matière d’énergie sont connues: il s’agit d’avoir l’énergie en quantité, en qualité et en coût. Ces trois données aujourd’hui ne sont pas observées. Au terme de cette rencontre, les industriels sont rassurés, ont une meilleure perspective parce que l’entreprise a besoin de visibilité. Le rendez-vous est pris pour le mois de mars pour qu’on puisse avoir une amélioration visible, palpable au niveau des entreprises mais aussi au niveau des ménages », indique Célestin Tawamba.

Qui ne manque de souligner que « les dégâts dûs aux coupures sont connus : le coût de production augmente, les équipements sont abîmés, le découragement. Pour 86 % des chefs d’entreprises, l’électricité était une faiblesse pour leur secteur d’activité. Nous souhaitons que dans les prochains mois, l’énergie ne soit plus une menace, mais une opportunité pour notre pays. »

Le  parc de production d’électricité actuel au Cameroun  est constitué de 62% de l’hydroélectricité, 14% du thermique au gaz, 22 % du thermique au fioul et 2% du solaire. La capacité de production installée est estimée à 1534 MW dont 1359 MW dans le RIS pour une disponibilité d’environ 1200 MW. Cette production est principalement assurée par les centrales hydroélectriques et les centrales thermiques.

S’agissant de l’offre et de la demande dans le RIS, «en situation normale, l’offre de production provenant de l’hydroélectricité associée au gaz et en prenant en compte le rendement des équipements est de l’ordre de 940 MW environ pour une demande en journée de 960 MW et en soirée 1140 MW. Nous observons dans cette situation un déficit 20MW en journée et 200 MW en soirée», explique le membre du gouvernement.

A.O

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