Discours flatteur des patrons français installés au Cameroun
De la vente des produits locaux à la promotion à l’extérieur du made in Cameroon, le DG des brasseries du Cameroun souhaite l’industrialisation du pays pour faire face à la concurrence.
Le nombre réel des entreprises françaises au Cameroun est inconnu du grand public. Sauf quelques initiés peuvent parler de ces structures avec autorité et conviction. On les estime à plus de deux cent. Pour autant, ce sont des structures étalées comme la toile d’araignée, occupant pratiquement tous les secteurs porteurs. Une position que le Conseiller du commerce extérieur de la France (CCEF) veut voir plus renforcée, au moment où les Chinois par exemple, malgré la barrière langagière, font leur percée. Ce qui pourrait un tout petit peu grignoter les chances des entreprises françaises installées au Cameroun.
Le CCEF voudrait éviter cela. « Sollicitez nous qu’il s’agisse de Bolloré, Willis Tower, Ascoma, Orange, Total, Perenco, Satom Vinci, Razel, le Groupe Accor, la Sté Générale, Bureau Veritas, Fitaxia/Fiducia, Mazars, Cabinet Ngwe, la Fruitière, EDF, Veolia, CFAO et Carrefour, Tractafric, Sosucam, SGMC, Lafarge/Holcim, le PMUC et Castel et bien d’autres encore. Nous sommes tous des entreprises et des chefs d’entreprises hôtes de ce pays et dévoués à sa cause, celle d’un développement pérenne et inclusif. C’est inscrit désormais dans notre stratégie, dans nos visions, dans nos missions et dans nos valeurs avec souvent une vocation, un investissement sociétal important », indique Emmanuel de Tailly, figure de proue des entreprises françaises installées au Cameroun.
Lors de la réception des vœux du corps diplomatique accrédité au Cameroun, Paul Biya avait exhibé son penchant viscéral pour l’Asie. Ce qui pourrait à la longue donner plus de poids aux entreprises « jaunes » à certains niveaux de la commande publique ou autre. Le CCEF, subrepticement, glisse sa carte. « La TEAM France avec les CCEF, le CAFCAM, l’AFD, PROPARCO, la COFACE, BUSINESS France et bien entendu le service économique et Régional de l’ambassade de France me semble être le partenaire idéal du Cameroun pour relever tous les défis que le Cameroun s’est donné pour « produire ici ce qui se consomme ici », « consommer ici ce qui se produit ici », « exporter là-bas ce qui se produit ici » et « importer ici ce qui ne se produit pas encore ici » avec des infrastructures de premier plan – dont Nachtigal est le dernier symbole-des partenaires industriels comme de services à l’expertise internationale avérée pour former des alliances solides et transparentes mais surtout de confiance. »
L’engagement des entreprises françaises au Cameroun ne veut plus aucune limite. Il faudra désormais toucher partout où les résultats pourraient immédiatement toucher toutes les couches, surtout celles agricoles. « Les entreprises Françaises établies au Cameroun et que je représente (…) avec les Conseillers du Commerce extérieur de la France mais aux cotés également du Cercle d’Affaire Français au Cameroun avec leur président Fayez Samb veulent résolument et en toute conscience participer à ce défi de l’émergence du Cameroun et au rayonnement de ce pays (…)Nous le désirons pour mettre en valeur le calcaire, le pétrole, le maïs, la banane, le sucre, le sorgho Camerounais et démontrer avec les entreprises camerounaises le « Made In Cameroun », a indiqué le directeur général de la SABC en marge de Promote, édition 2019. Des ambitions donc à la pelle pour mieux se positionner sur le marché local et par extension sous-régional.
Mais le CCEF au-delà de ces propos courtisans indique à Yaoundé la voie à suivre. « L’histoire contemporaine nous a tout d’abord appris que les pays développés sont tous passés – à quelques exceptions près – par une phase de développement industriel. L’histoire récente, quant à elle, nous apprend que la mondialisation rend les économies extrêmement fragiles et que seuls les états avec une vision claire et développementaliste sont ceux qui résistent le mieux aux assauts d’une concurrence désormais planétaire et qui engendre une poursuite effrénée de compétitivité. »
Aloys Onana
