La visite officielle d’Emmanuel Macron relève désormais du passé. Pas ses mots sur la situation de la démocratie au Cameroun. Un pays où des avancées notables sont faites sur de nombreux aspects de la démocratie. Exceptée l’alternance. L’homme du 6 novembre 1982 qui a fêté son 89e anniversaire en février 2022 occupe toujours Etoudi, le palais présidentiel.
Et c’est par cette confiscation du pouvoir qu’Emmanuel Macron attaque, alors en visite chez Yannick Noah le 26 juillet 2022 au soir. « Au fond quel est l’objectif d’un système démocratique ? C’est d’essayer d’avoir des mécanismes de représentation légitime, c’est-à-dire des gens qui décident le fond au nom du peuple. Ce n’est jamais parfait. Le débat est, est-ce que ça doit être représentatif ou direct ? Est-ce que c’est un système majoritaire ou proportionnel ? C’est un débat. Mais avoir des représentants qui vont décider, légiférer au nom du peuple et d’avoir de manière régulière des élections et ensuite de trouver des mécanismes pour aller plus loin », débute le locataire de l’Elysée.
Qui décoche, pour fustiger le statuquo de l’alternance au Cameroun. « J’évoquerai quand même les deux premiers points. Ça marche pas mal dans les démocraties occidentales. Je le dis avec d’autant plus d’humilité que si ça ne marchait pas, je ne serais pas là devant vous. Et je le dis parce que, en sincérité et respect, je suis impossible au Cameroun. C’est vrai. »
Lors de la dernière élection présidentielle au Cameroun en 2018, Cabral Libii, né en 1980, et devenu entretemps président de son parti politique (PCRN) était candidat à cette échéance électorale. Alors âgé de 38 ans, l’opinion le comparaissait à Macron, devenu chef de l’Etat français à 39 ans. Pour Macron, Cabral Libii embrassé quelque chose d’improbable. « Je ne peux pas non plus dire que quelqu’un aurait voulu faire ce que j’ai fait en France au Cameroun, ce n’était pas possible. »
Aloys Onana