L’industrie culturelle et créative (ICC) est « orpheline », déplore Aline Valérie Mbono, directrice exécutive du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam). De son côté, cela fait du temps que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), était à la recherche d’un partenaire au sérieux établi. Ce qui a été trouvé auprès du Gicam.
D’où le mémorandum d’entente signé à Douala le 7 mars 2023 entre le premier patronat du Cameroun et l’Unesco. « La convention signée avec l’Unesco participe de la matérialisation de cette volonté du Président du Gicam de promouvoir tous les secteurs de l’économie locale. Il s’agit là d’un partenariat gagnant-gagnant. Ce soutien de l’Unesco dans l’accompagnement des porteurs de projets de l’industrie créative et culturelle permettra de booster ce secteur. Nous avons engagé depuis un certain temps, un partenariat vraiment renforcé avec le système des Nations unies. J’ose croire que celui-là, créera des exemples concrets », souligne Aline Valérie Mbono.
Pour donner plus de vie et de puissance à l’industrie créative et culturelle, le Gicam, à travers son Centre de développement des petites et moyennes entreprises (CDPME), va procéder à une rigoureuse sélection des projets sectoriels éligibles au partenariat avec le bras seculier de l’ONU en charge des questions culturelles. «L’Unesco, dans son mandat, fait la promotion de la culture et en particulier, le soutien aux industries créatives et culturelles. Nous accompagnons les politiques publiques, nous avons des actions en faveur de la création de toutes ses différentes formes », déclare Raymond Coustere, directeur régional pour l’Afrique centrale de l’Unesco auprès du Cameroun, de l’Angoĺa, du Burundi, de la Guinée Équatoriale, de la République Centrafricaine, de Sao Tome et principe, et du Tchad.
Les ICC sont les secteurs d’activité qui portent sur la création, le développement, la production, la reproduction, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, de services et activités qui ont un contenu culturel, artistique, patrimonial. Elles concernent l’architecture, le livre, le cinéma, la musique, l’audiovisuel, la presse, radio, le jeu vidéo, les arts visuels ou encore spectacle vivant.
C’est un secteur rentable qui, selon l’Institut national de la statistique (INS), a généré 41,5 milliards de FCFA en 2019, soit moins de 0,2% du Pib, ce qui est bien éloigné de la réalité du potentiel culturel et créatif dont dispose le Cameroun. Le défi consiste à relever ce fossé. « En sa qualité d’organisation patronale [le Gicam doit] s’assurer que le Cameroun est compétitif et que l’environnement des affaires est sain. Ainsi, pour s’assurer de la compétitivité du Cameroun, il faut être sûr que tous les secteurs d’activités sont couverts », relève la directrice exécutive du Gicam.
Aloys Onana