Il s’agit d’une mesure conservatoire, le temps que le pouvoir de Yaoundé règle la lourde ardoise.
« C’est une information confirmée», confie une source crédible, parlant de cette décision qui circule sur la toile en ce 20 décembre 2023, portant sur la suspension des délestages en cours dans le Réseau interconnecté sud (RIS). Dans un communiqué en effet, la société Globeleq confesse avoir, depuis le 1er décembre dernier, mis fin à la livraison de l’énergie électrique à Eneo.
« Cette décision de sauvegarde faisait suite au non-paiement par Eneo de factures dues aux entreprises KPDC et DPDC d’un montant culminant à 115 milliards de FCFA. Le Groupe Globeleq souhaite remercier le Gouvernement pour les engagements pris afin de réduire la dette due par Eneo dès le 27 décembre 2023 », indique Globeleq.
Si rien ne filtre sur le volume des financements que le gouvernement s’engage à verser le 27 décembre prochain, l’entreprise évoque l’hypothèse des fêtes de fin d’année qui l’a emmené à laisser un tout petit peu les délestages. « Fort de ce constat et dans le souci de permettre à la population camerounaise de préparer et vivre sereinement les fêtes de Noël, le groupe Globeleq a décidé de remettre exceptionnellement en service les centrales de Kribi et de Dibamba. »
L’entreprise que dirige Frédéric Didier Mvondo reste sur ses gardes, au cas où le gouvernement utilise un double langage. « Le non-paiement des sommes annoncées aux dates dues contraindrait Globeleq à appliquer de nouvelles mesures de sauvegarde en protection des équipements de production. »
Globeleq apporte 20 % de la capacité de production de l’énergie électrique nationale, et 30 % de l’énergie consommée au Cameroun. Le groupe souligne qu’il apporte « une énergie sûre ». «Vous entendrez rarement que la centrale de Kribi a un problème, ou encore à Dibamba. Ce sont des centrales qui sont bien entretenues, bien maintenues et qui, opérationnellement ont des facteurs de disponibilité dépassant 90 %. C’est cette assurance, cette forte puissance qui est l’apport réel du Groupe Globeleq au Cameroun », confiait le top management dans une interview à l’auteur de ces lignes en décembre 2021.
Globeleq est une société donc la maison mère est en Angleterre, ayant pour actionnaire le fonds de développement anglais et le fonds de développement norvégien. C’est donc des fonds à longs termes. « Nous sommes là pour le long terme. Nous avons une visibilité, une projection sur le long terme sur le marché camerounais. Tous ces capitaux sont donc à la disposition du Cameroun et tous les projets que le gouvernement veut mettre en œuvre dans la production de l’électricité, il a un partenaire privilégié qui est Globeleq. » L’État est actionnaire de Globeleq Cameroun à hauteur de 44 %.
Aloys Onana