Les six startups (Telmi, Ekose, Miya Academy, Cameroun GCE APP, Nkwa, Tensend) opèrent dans trois segments économiques différents : l’éducation, la santé et la fin Tech. Avec les fonds reçus de l’Union européenne le 18 mai 2022, soit une enveloppe de 40 millions de FCFA, toutes envisagent de renforcer leur idée business et l’étendre dans d’autres pays ou lui donner plus de puissance.
Leila Kenmegne, de la startup Tensend, qui est dans le transport des colis, a une idée des plus de cinq millions de FCFA perçus de l’UE. « Nous avons plus de 1,3 milliards de voyeurs dans le monde et un total de 840 millions de produits manufacturés importés d’Europe. Si nous cooptons 10 % de ce marché avec un business modèle qui est de 10 % sur chaque transaction, nous projetons d’avoir un revenu de 50 millions d’euros d’ici fin 2022 », relève-elle. Cette idée plait à l’UE. Surtout que, en 2020, cette jeune pousse détaille que sur 500 voyages postés, 80 % provenaient d’Allemagne pour le Cameroun, ou de la France vers le pays de Paul Biya. « Avec des moyens apportés, nous allons nous étendre au Rwanda, au Congo RDC, tout en communiquant sur notre innovation. »
Malgré l’esprit inventif de ces jeunes loups du numériques, Protais Ayangma, patron d’entristes, marque son scepticisme. « Je suis impressionné par ce que ces jeunes démontrent comme savoir. Je suis surpris par le caractère très innovant. Je prends par exemple cas de Tensend. Je ne pouvais pas imaginer qu’un jeune puisse concevoir un projet aussi robuste. Toutefois je m’interroge sur la viabilité, parce que c’est des projets. Ils ont beau être très intéressants sur le plan intellectuel, mais j’émets quelques doutes en ce qui concerne leur faisabilité. »
A ce doute, Philippe Van Damme, ambassadeur chef de délégation de l’Union européenne indique que les Etats membres de l’Union européenne ainsi que des organisations (GIZ, coopération allemande, Orange digital Center etc.) veulent tous voir l’écosystème des startups se développer en quelque chose d’un peu plus structuré pour l’avenir. « Bien avant la crise, Buea, était Syllicon Mountain. Maintenant que cet espace n’existe plus, il y a peut-être un Douala silicone qui peut se développer et donner lieu à un hub des plus intéressants », optimise-t-il.
Rebecca Enonchong, figure de proue de Active Space, un espace d’incubation à Douala, ne voile pas son engagement. « Parmi les startups que vous avez vues, il y a des milliardaires de demain. Souvent on minimise le projet qu’on voit dans ces compétitions de startups, on y retrouve des gens qui ont approché le marché, qui ont des modèles économiques intéressants et qui reçoivent des financements. Nous avons des startups qui ont levé les trois dernières années plus de deux millions de dollars, donc sont milliardaires sur papier. Récemment nous avons eu une sortie pour dire que l’une des startups qui a eu à présenter dans le passé et qui a reçu des petits financements de la part de la communauté est entrain d’être rachetée par une entreprise beaucoup plus grande, cela montre que notre écosystème a énormément d’atouts. »
Reine Kouna