Ces amazones de l’économie camerounaises sont désormais parées d’outils qui leur permettront de doper la productivité de leurs différentes structures.
Après la remise des parchemins le 16 février 2024, ces femmes entrepreneures dévoilent ce que le programme WONDER (Women-Led Opportunities through Networking for the Development of Entrepreneurial Resources) leur apporte. « Cette formation Wonder m’a apporté beaucoup de choses. Au départ quand nous avons souscrit, que nous avons été sélectionnés, certes nous étions déjà directeur d’entreprise depuis des années, mais il y avait des choses comme la gestion de la comptabilité, la gestion du compte d’exploitation, le contrôle des ressources humaines, la gestion du personnel, on ne savait pas comment les recruter et quand on les a recruté, quelles sont les fiches de postes. C’est donc dans ce programme que nous avons appris à gérer et le personnel, nos capitaux, nos investissements et en cas de financement, d’emprunt bancaire, comment gérer l’argent d’autrui », confie Laurentine, qui investit dans l’agriculture.
Comme elle, « je suis très honorée d’avoir participé à la formation initiée par le E4Impact en partenariat avec le JFN Center. C’est un très grand honneur et un très grand privilège parce que c’est une formation ô combien importante du coût qu’elle aurait pu nous demander si on n’était pas retenue ici, si on n’avait pas pu bénéficier d’une sélection vraiment très harmonieuse. En tant que cheffe d’entreprise, et en tant que présidente, ça nous a donné encore plusieurs outils dans le management parce qu’on a fait le tour, le contour et le pourtour de toutes les formations afin de nous doter de plusieurs outils pour être performants sur le plan de la gestion de nous-mêmes, de nos entreprises et des groupes auxquels je suis à la tête », indique Jacqueline.
Selon les figures de proue JFN Center et E4Impact, la problématique de l’entrepreneuriat reste une question préoccupante dans le monde en général et en Afrique en particulier. Le problème se pose davantage avec acuité en Afrique pour les femmes, au regard de certains chiffres du rapport 2016/17 du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) qui montre que le taux d’entrepreneuriat féminin en Afrique subsaharienne dont le Cameroun atteint 25,9 % de la population sur une moyenne de 34% à l’échelle mondiale.
Conscient du rôle important que jouent les femmes dans des secteurs porteurs comme l’Agriculture, le commerce et l’environnement, la mise sur pied de ce programme à fort impact qui consiste à sélectionner des entreprises de Femmes ou managées par des Femmes et leur assurer un accompagnement allant du coaching au financement, arrive comme un atout supplémentaire pour le tissu économique camerounais.
Financé par la Bad, le programme WONDER est implémenté au Cameroun par la fondation E4Impact et son partenaire JFN Center (Incubateur et accélérateur d’entreprises). Il vise comme sus mentionné à accélérer 60 entreprises formelles dirigées par des femmes, en accordant une attention particulière à leur potentiel d’innovation, ainsi qu’à leur durabilité sociale et environnementale pour une durée de trois ans à raison de 20 entreprises par an.
La première cuvée de femmes entrepreneures sélectionnées dans le cadre de ce programme au Cameroun, D été soumis pendant le processus de 6 mois à un programme E4Impact en partenariat avec JFN Center pour être boostées en compétences, connaissances, mentorat individuel, modèles économiques et outils nécessaires pour en faire de véritables capitaines d’industries, optimiser et recentrer leurs activités en vue de leur croissance et de leur expansion. Le projet Wonder vise également à créer des synergies avec le gouvernement camerounais, les financiers et les autres parties prenantes qui travaillent avec les femmes entrepreneures.
« ce programme arrive à point nommé parce qu’il est reconnu que les femmes camerounaises sont naturellement dynamiques, qu’elles entreprennent beaucoup, les chiffres disent aujourd’hui que 34% des entreprises sont portées par les femmes, dirigées ou portées par les femmes, ce qui est louable, mais pas suffisant, parce qu’on se rend compte que ces femmes ont des entreprises qu’on qualifie en général de entreprise de subsistance, qui ne génèrent pas de valeur pour contribuer à la croissance économique du pays, naturellement, à la création des emplois. Il était donc temps, qu’on se pose la question pourquoi et on s’est rendu compte que c’est parce qu’elles ne recevaient pas de financements, elles n’étaient pas soutenues par les banques, parce que les banques estimaient que ces entreprises n’étaient pas bancables. Cette analyse a permis à la BAD, qui finance beaucoup l’entreprise féminine en Afrique, de se dire qu’il fallait que ces femmes aient la possibilité de pouvoir restructurer leurs entreprises », déclare Antoine Nkolo Biyidi, Directeur général chez JFN Center.
Godlove Tekam