L’accès des financements aux PME est un sujet qui est au-devant de l’actualité. Le Gicam y est profondément préoccupé. Ce qui l’a conduit, le 16 juillet 2021, à axer sa première édition de la PME MeetUp sur les meilleures stratégies à développer pour permettre à ces entreprises d’avoir des fonds auprès des banques.
En attendant, Afriland First Bank (AFB) revendique des efforts constants qu’elle fournit pour aider les PME à avoir des liquidités. A fin décembre 2020, confie Amelin Mbappe Epoh, chef de département Promotion des entreprises au sein d’AFB, l’encours de crédits de cette banque en faveur des PME n’est pas négligeable. « Le volume des crédits octroyés aux PME à ce jour représente 125 milliards et représente aujourd’hui 18 % des financements qu’on accorde aux entreprises. Le défi aujourd’hui d’Afriland First Bank, c’est de pouvoir porter ce financement de 18 à 50 % pour essayer d’équilibrer les financements accordés aux grandes entreprises. »
Au sein de cette banque, les PME sont définies en trois critères : TPE (très petites entreprises), qui ont un chiffre d’affaires compris entre 0 et 25 millions de francs, les petites entreprises, qui réalisent un chiffre d’affaires compris entre 25 millions et 250 millions, les moyennes entreprises qui ont un chiffre d’affaires de 250 millions à 2 milliards.
L’accès des financements des PME auprès des banques classiques demeure pourtant une pieuvre. La croix et la bannière qui décourage un nombre important de porteurs de projets. Quelques pistes de solutions sont données par AFB dans l’optique d’encourager le passage du secteur informel au formel. Pour cette banque, trois questions fondamentales sont à cerner chaque fois qu’il faudra solliciter un crédit en banque. « La banque vous demandera toujours, est-ce que je peux faire confiance à cette entreprise ? Cette question repose sur la moralité, l’éthique. Si une banque n’a pas confiance en vous, elle aura du mal à vous financer. La banque a ses méthodes pour apprécier la confiance, elle a plusieurs outils pour apprécier la confiance du client. Il faudrait que l’entreprise soit légale, qu’elle soit créée au moins, qu’elle ait au moins son registre de commerce. L’autre critère, c’est l’expérience. Même si le client n’a pas d’expérience, on cherchera à savoir si elle a des personnes suffisamment formées dans l’activité qu’elle mène », explique le banquier Amelin Mbappe Epoh.
Expérimenté, ce financier ajoute que la deuxième question à laquelle il faudra répondre porte sur ‘’avez-vous un marché aujourd’hui ? Un marché demain ?’’ S’il n’y a pas d’évidence sur le marché, cela serait difficile pour la banque. « Vous pouvez venir avec des contrats, c’est déjà un élément qui prouve que vous avez un marché. Vous pouvez venir avec de potentiels contrats, c’est aussi un élément assez important. La dernière question, est-ce que l’entreprise gagne de l’argent aujourd’hui ? Va-t-elle en gagner demain ? » Des réponses sûres et irréfutables à toutes ces questions, soutient AFB, peuvent l’emmener à desserrer les cordons de sa bourse. Chez AFB, le segment PME représente une clientèle de 98 %.
Aloys ONANA