Le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa) Achille Bassilekin III promet de beaux jours aux petites et moyennes entreprises.
Pour le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), il n’existe pas de grandes entreprises, sans les petites, elles qui forment plus de 90 % du tissu national des entreprises et contribuent à 35 % au Produit intérieur brut. Seulement, très peu de ces structures meurent vite (7 sur 10 en l’espace de 5 ans, selon une étude menée en 2016 par Politiques économiques du Cameroun (Camercap). La cause de ces décès, très souvent, c’est le manque de moyens financiers. C’est pourquoi, le premier patronat du Cameroun a invité le 28 janvier à Douala, le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa). Objectif, que l’on sache ce que ce ministère dédié aux PME fait pour aider ces entreprises à trouver des financements.
Résultat. Le Minpmeesa annonce avoir signé de nombreuses conventions de financement permettant d’ouvrir quelques lignes de crédit pour voler au secours de la PME. « C’est un peu plus de 12 milliards de FCFA que nous avons ainsi pu mobiliser et je pense que ceci augure de meilleures perspectives pour la PME », se félicite Achille Bassilekin III, le patron du Minpmeesa, qui est venu au Gicam en compagnie du Représentant local de la Banque européenne d’investissement (BEI). Ainsi donc, glisse-t-il en substance, il s’agit là des fonds qui au fil du temps, donneront aux PME de trouver plus facilement des solutions à leurs besoins de financement.
Cette action des pouvoirs publics est saluée par les créateurs de richesses. Mais ceux-ci exigent plus d’orthodoxie, de transparence et d’équité dans la gestion de ces fonds. D’ailleurs, certains patrons commencent à y jeter du doute sur la « bonne » redistribution de cet argent. « Les PME ne vont pas avoir un franc de tous ces milliards qu’on injecte dans les banques. Ce sont les grandes entreprises qui vont en bénéficier. Quand ils disent qu’ils financent les PME, ils savent très bien que ceux qui font 55 millions de FCFA ou moins de ce montant de chiffre d’affaire ne vont pas être considérés comme les entreprises qui font des milliards de chiffre d’affaire », pointe Yvette Guewoada, directrice de l’agence de communication Croissance. Elle demande donc au gouvernement de ne pas être dupe des réalités du marché financier qui voudrait qu’on ne prête qu’aux riches.
Chimène Ngu, promotrice d’Entrepreneurs Intègres –une PME-, les petites unités de production ont aussi un problème de longévité du crédit accordé par les banques. Pour elle, lorsqu’une petite et moyenne entreprise réussit à bénéficier d’un crédit, le délai de remboursement est de deux ans tout au plus. Elle suggère donc de revoir les taux de crédit pour réduire le taux de mortalité des PME.
Quant à la figure de proue du Minpmeesa, les ‘’petits’’ patrons doivent garder espoir : « Le plus important (est) de s’assurer qu’il y ait espoir lorsqu’on est porteur d’un projet d’une PME, on peut véritablement se faire accompagner, on peut par la suite obtenir quelques lignes de crédits. » Achille Bassilekin III note que les attentes pour les porteurs de projets sont nombreuses. Raison pour laquelle une pépinière pilote nationale d’entreprise a été mise sur pied. Il pense qu’avec la signature par le premier ministre du 22 janvier 2020 du décret fixant les conditions de fonctionnement des incubateurs qui sont les structures d’accompagnement public et privé pour la création et surtout la dynamisation des PME, on apporte chaque jour des réponses beaucoup plus opérationnelles aux attentes, aux besoins et surtout aux préoccupations des PME.
Albright Fandono